Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’entrée principale d’une maison faisait l’objet d’une attention particulière. On y retrouvait des beaux escaliers et toutes sortes de décorations architecturales, peintures murales, etc. Après tout, une telle entrée servait à accueillir les invités, et parfois, les hôtes voulaient les étonner, faire bonne impression.
La principale différence avec d’autres maisons de ces siècles est que l’on trouve souvent des puits de lumière dans les entrées géorgiennes. Il s’agit de fenêtres au plafond qui éclairent l’espace, car l’éclairage au gaz n’a été utilisé qu’à partir de 1910. Malheureusement, au XXe siècle, les peintures sur les murs ont souvent été recouvertes de peinture à l’huile ordinaire. De ce fait, de nombreuses peintures ont simplement été perdues. Mais certaines choses ont été préservées, et parfois, les peintures murales sont ravivées dans le cadre d’une restauration.
Aujourd’hui, la ville compte environ 150 maisons qui attirent quelques touristes et surtout les curieux. Nombre d’entre elles sont des monuments de l’architecture et de l’art géorgiens. Elles se trouvent principalement dans la vieille ville et dans le quartier de Sololaki. Il faut compter 3 à 4 heures, voire la journée entière, pour les parcourir. Si vous le souhaitez, je peux vous organiser une excursion privée pour les découvrir.
Afin de préserver certaines demeures trop endommagées et pour ne pas m’attirer la foudre des voisins, je n’indiquerai pas toutes les adresses.
Temps de lecture estimé : 23 minutes
Sommaire
- Kaleidoscope
- Maison des écrivains
- Manoir de Mikhail Kalantarov
- Maison des Seylanov
- Maison Shalimov
- Maison du marchant Beglyar Vartanov
- Maison Khachatryan
- Maison des frères Milov
- Maison Akopova
- L’école Poudlard à Tbilissi
- Anna Madatova
- Hotel « London »
- Madame Bozardjant’s House
- Ancien téléphérique
- Appartements du vigneron Ananov
- Manoir d’Ivan Rotanov
- Erast Chavchanidze et la maison à l’aigle
- La maison avec un escalier en damier
- Art Palace
- La maison bleue
- Cinéma Appolo
Kaleidoscope
La Kaleidoscope (ancienne galerie 27) était l’une des maisons les plus visitées du vieux Tbilissi, située dans le quartier de Sololaki, au 3 de la rue Betlemi. L’accès au public est restreint depuis le printemps 2023 sauf si vous me connaissez 🙂
Le quartier le plus pittoresque de Tbilissi trouve son origine dans cette rue. La maison est un monument d’architecture en bois du XIXe siècle. Une aile est occupée par un escalier en vitrail, appelé par les touristes le « kaléidoscope », qui, par temps ensoleillé, devient une attraction à part entière en raison du jeu d’ombre et de lumière sur les verres de couleur vive, qui ont plus de cent ans.
Maison des écrivains
Au XIXe siècle, la somptueuse demeure de l’entrepreneur David Sarajishvili au 13 rue Ivan Machabeli accueillait des expositions, des concerts, des fêtes et des rencontres avec des artistes. Après sa mort en 1911, la maison fut remise aux autorités locales avec la condition qu’elle abrite une institution liée à l’art.
En 1912, Akaki Khoshtaria est devenu propriétaire de la maison. Nicolas II a visité la maison en 1914 lors d’une réunion avec la société noble de Tbilissi. Après l’avènement du pouvoir soviétique, Akaki Khoshtaria quitte la Géorgie et le bâtiment est cédé à l’intelligentsia créative de Géorgie. C’est ainsi que commença l’histoire de la Maison des écrivains. De nombreux écrivains célèbres l’ont visitée comme Mikhaïl Boulgakov, Vladimir Maïakovski, Maxime Gorki, Osip Mandelstam ou Sergei Yesenin.
En 1937, un accident tragique se produit : le 22 juillet, lors d’une réunion des membres de l’Union des écrivains géorgiens, au cours de laquelle il est question de « vigilance politique », le poète Paolo Yashvili se tue d’un coup de revolver.
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Peu de temps auparavant, les amis du poète, Nikolo Mitzishvili et Titsian Tabidze, avaient été arrêtés et abattus. Paolo Yashvili lui-même s’attendait à être arrêté. Ironiquement, Paolo a utilisé une arme que lui avait donnée Titisian Tabidze. La Maison des écrivains remplit encore aujourd’hui sa fonction, et des réunions littéraires y sont organisées. La décoration a également été préservée : peinture au plafond, grande cheminée, carrelage et lustres.
Dans les jardins de la maison, le Café Littera est un vrai havre de paix. Jetez un œil sur le carrelage de la terrasse. C’est un Villeroy & Boch authentique d’époque.
Manoir de Mikhail Kalantarov
Non loin de la Maison des écrivains, au 17 rue Machabeli, se trouve l’hôtel particulier du marchand Mikhail Kalantarov. Elle est considérée comme l’une des plus belles de Tbilissi, construite dans un style néo-mauresque selon le plan de l’architecte Sarksian. La maison est pratiquement une copie du théâtre métropolitain d’opéra et de ballet.
La légende dit que Kalantarov aurait construit cette demeure pour une chanteuse, actrice du théâtre d’opéra, afin qu’elle accepte de l’épouser. Elle n’était pas seulement belle mais aussi capricieuse. Peu de temps après, le mariage fut célébré et la famille compta rapidement six enfants. Un cyprès fut planté dans la cour en l’honneur de chacun d’eux. Aujourd’hui, il ne reste que deux arbres, les autres ayant été coupés lors des travaux de rénovation.
Selon une autre légende, le commissaire à la sécurité d’État Lavrenti Beria aurait vécu dans la maison de Kalantarov. Mais ce n’est pas le cas, c’est sa nièce qui vivait ici. Lavrenti venait souvent lui rendre visite. Aujourd’hui, il s’agit d’un immeuble résidentiel ordinaire, mais très beau. La rampe d’escalier en marbre, la dentelle de stuc, le plafonnier, la cheminée et le miroir ancien ont été conservés.
La maison possède deux portes d’entrée. La plus belle donne sur la rue Machabeli, la porte est généralement fermée à clé, mais elle est souvent ouverte. Les habitants sont habitués aux « raids » des touristes, ils les tolèrent tout à fait. À l’étage inférieur, se trouve un club d’art portant le nom « pittoresque » de « Pirosmani ». Allez au club et inspectez en même temps la porte d’entrée.
Le jardin avec les cyprès à l’arrière est entouré d’une clôture en fer forgé avec un portail. Pendant la journée, il est ouvert, vous pouvez y jeter un oeil.
Maison des Seylanov
Construit en 1922, le hall d’entrée du 18 rue Tabidze est de loin le plus beau de Tbilissi. Les six frères, propriétaires de l’usine de tabac de Tiflis, vivaient ici, en plus de leurs familles.
Les peintures à l’huile sur les murs du premier étage ont été réalisées par l’artiste de théâtre Benedict Telingater. Chaque tableau est une représentation allégorique d’un continent ou d’un pays donné. L’une montre des motifs asiatiques, l’autre Notre Dame de Paris. On retrouve aussi la Russie, l’Afrique et l’Amérique.
Dans les escaliers, on trouve des papiers peints datant de l’époque prérévolutionnaire, ainsi qu’aux étages supérieurs du bâtiment. Le sol en mosaïque a été décoré par des maîtres de la célèbre société Andreoletti de Tbilissi, et le nom des propriétaires est indiqué à l’entrée.
La construction de cette vieille et solide maison a commencé en 1905 pour se terminer en 1911. La date de fin de travaux est indiquée devant l’entrée, au niveau du seuil. On sait très peu de choses sur les propriétaires. D’après les rares informations qui sont parvenues jusqu’à nous, on sait que les frères vivaient comme une grande famille dans cette maison de trois étages. Leur construction a commencé en 1905, selon le projet du célèbre architecte Gazaros Sarksian.
Aujourd’hui, cette belle bâtisse, rénovée en 2019, est privée. La porte est fermée, mais s’ouvre de temps en temps si vous avez de la chance.
Maison Shalimov
On distingue des anges peints au pochoir dans le hall d’entrée gris de la maison Shalimov construite en 1897. Il y a une serrure à combinaison, mais les habitants qui connaissent le code, s’assoient souvent sur les bancs de l’autre côté de la rue.
Maison du marchant Beglyar Vartanov
La maison appartenait autrefois au marchand Belgar Fomich Vartanov, qui habitait les étages supérieurs et louait les appartements des étages inférieurs. Construite dans les années 1880, on peut encore voir quatre panneaux avec des peintures conservées dans le hall d’entrée. Les quatre filles sont des oras grecques, les gardiennes du ciel, les filles de Zeus et de Thémis, la déesse des saisons. Devinez vous-même où se trouvent le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.
Il est étonnant de constater que cette décoration en bois de la porte d’entrée n’a pas été arrachée et que les cadres frisés n’ont pas été retirés des murs.
Maison Khachatryan
À deux pas de l’église arménienne en ruine, la porte en bois sculpté de la maison du marchand Ashak Khachatryan construite en 1902 est juste incroyable. À l’entrée, une inscription en arménien presque illisible indique : « Entrez avec bienveillance ».
Le marchand lui-même a vécu ici pendant une période relativement courte en 1915, à la veille de la révolution. Il a vendu la maison au prêtre Aram Teimurazyants, qui officiait dans l’église voisine. La maison s’avérant trop grande pour le prêtre et sa famille, il s’installa au troisième étage et loua les appartements des deux autres étages à des tanneurs et des cordonniers. Les bolcheviks exproprièrent Aram en 1921 et la demeure fut transformé en appartements communautaires. L’église voisine sera quant à elle une école de boxe.
L’une des filles du prêtre est devenue par la suite une célèbre ballerine et s’est installée à Kharkiv, où elle a fondé une école de ballet. La seconde, avec son mari, se lança dans la médecine et organisa la première ambulance de Tbilissi. On ne sait rien du sort des deux autres enfants.
La lanterne située à la base de la rampe en fer forgé de l’escalier, comme dans beaucoup d’autres pièces d’entrée, n’a pas été conservée et ne fonctionne pas, seule la crémaillère subsiste. Les photographes et les instagrameurs aiment capter la lumière à cet endroit, en se plaçant au niveau de la volute de l’escalier et en regardant avec intérêt vers le haut.
Maison des frères Milov
Cette maison « Art nouveau » au 11 rue Kikodze, a été construite par l’architecte Gabril Ter-Mikelov. Il l’a construite pour les frères Arkady et Arshak Milov (Mailov). Les frères étaient engagés dans le commerce manufacturier, possédaient plusieurs magasins et deux maisons de commerce. En raison du magnifique balcon en pierre et du jardin de devant, la maison est encore appelée « villa italienne ».
Le monogramme des propriétaires sous la forme des lettres « AM » a été conservé sur la façade. Pendant les années soviétiques, c’était la maison de l’élite soviétique. Le célèbre chef d’orchestre géorgien Evgeny Mikeladze, marié à la fille du révolutionnaire et chef du parti Mamiya Orakhelashvili, y a vécu.
Ses parents ont été réprimés et fusillés en 1937, et elle-même, après avoir passé 15 ans dans les camps, est devenue le prototype de l’héroïne du film de Tenguiz Abuladze « Repentance ». De 1922 à sa mort en 1937, le poète national de Géorgie et d’Arménie Hakob Hakakze y a écrit des poèmes.
Maison Akopova
La maison a été construite en 1896 et appartenait à l’épouse du marchand de la première guilde Ter-Akopov, qui possédait également sa propre entreprise : des scieries sur l’île Madatovsky, sur la Kura.
L’école Poudlard à Tbilissi
Le bâtiment, conçu par l’architecte Alexander Ozerov en 1905, était destiné à accueillir une pension de jeunes filles nobles. Au fil du temps, la pension s’est transformée en gymnase pour filles, puis une école secondaire ordinaire s’est installée dans le bâtiment. Il est presque impossible de passer devant ce bâtiment sans le remarquer. Les gens l’appellent en plaisantant l’école de Poudlard à cause du style gothique de la maison.
Anna Madatova
Au 4 rue Chonkadze, la maison d’Anna Madatova, construite en 1902, allie architecture moderne et classique. Sa porte d’entrée, apparemment construite à même la roche, sert d’entrée principale à la maison depuis la rue Chonkadze. Sur le seuil se trouve l’inscription SALVE et commence immédiatement un long escalier – tunnel, taillé à même la roche. Cette solution architecturale originale est due à l’emplacement de la maison. Elle est située sur la haute terrasse de la rue Gergetskaya. Le belvédère, une superstructure circulaire au-dessus du bâtiment, offre une vue magnifique sur la ville. Le manoir a été construit en utilisant différents styles, des éléments du classicisme, de l’Art nouveau, de la façade d’Europe occidentale et de l’architecture géorgienne typique.
Hotel « London »
Dans la rue Atoneli, regardez le bâtiment dans lequel se trouvait l’hôtel London. Construit dans la seconde moitié du XIXe siècle par l’architecte Otto Simons, l’hôtel avait l’électricité, ce qui était une rareté à l’époque.
Des copies d’œuvres d’artistes italiens du XVIIIe siècle ont été utilisées pour la décoration. Parmi elles, le tableau « La place du marché de Pirna » de Bernardo Bellotto, peint en 1753. L’hôtel était le plus prestigieux de Tbilissi. Parmi ses clients célèbres figure Piotr Tchaïkovski, Knut Hamsun et Mikhail Ostrovsky. Pendant la Première Guerre mondiale, on y installe un hôpital militaire. Au fil des ans, le bâtiment perd peu à peu de son prestige et de son lustre, il abrite diverses organisations et institutions comme la Maison centrale des paysans en 1925, le département de la police de Tbilissi en 1950 et devient finalement un bâtiment résidentiel ordinaire en 1960.
Cet édifice est fermé et difficile d’accès. Les habitants ne veulent pas voir d’intrus.
Madame Bozardjant’s House
Depuis plus d’un siècle, ce manoir situé dans la vieille ville de Tbilissi est surnommé « debout sur des diamants ». Selon la légende, lors de sa construction, les membres de l’intelligentsia la plus riche de Tbilissi ont jeté des bijoux dans le béton des fondations – pour avoir de la chance.
Le propriétaire de la maison n’avait pourtant pas besoin… En effet, le magnat du tabac Nikolai Bozardjyants a commandé à l’étranger tout ce qu’il y a de plus cher pour sa demeure. On y retrouve des sols en marbre, des escaliers avec des rampes ornées et du verre de Venise sur la façade. La beauté du bâtiment n’est pas restée dans les coulisses de la production cinématographique soviétique. L’une des scènes du film « Seventeen Moments of Spring » a été tournée dans cette maison.
Ancien téléphérique
Le pavillon dans la cour de la maison 52 sur l’avenue Rustaveli est l’ancienne station inférieure du téléphérique vers Mtatsminda. Elle est fermée et presque abandonnée, il n’est pas facile de trouver l’entrée sans indice. Le pavillon de cinq étages est « perdu » dans une petite cour, entourée d’immeubles résidentiels, près de la station de métro Rustaveli.
Le 1er juin 1990, jour de la fête des enfants, le câble s’est rompu et les télécabines remplis d’enfants sont tombées faisant 20 morts et 45 autres grièvement blessées. Depuis cette tragédie, le téléphérique est fermé. Le funiculaire remplace maintenant ce télésiège.
Aujourd’hui, il est interdit de visiter le bâtiment, il est fermé. Mais les personnes intéressées trouvent toujours des solutions de contournement.
Appartements du vigneron Ananov
La maison a été construite en 1903 par l’architecte Gazaros Sargsyan. L’extérieur de la maison est de style Art nouveau. La partie centrale de la façade est décorée d’un monogramme avec les lettres du nom du propriétaire et l’année de construction. Maxim Ananov est considéré comme l’un des meilleurs organisateurs de l’industrie vinicole, son entreprise et les boissons alcoolisées qu’il produisait étaient connues dans tout le Caucase.
Manoir d’Ivan Rotanov
Construite en 1885 sur ordre du marchand de la première guilde Ivan Rotinov pour sa femme Ekaterina, cette somptueuse villa vient juste d’être rénovée. Le projet a été préparé par Alexandre Shinkevich. Les escaliers forgés et une véritable lanterne au troisième étage attirent l’attention. Une faible lumière jaune tombe doucement sur les motifs complexes des rampes d’escalier extrêmement bien taillées.
Le style architectural mauresque se retrouve clairement à l’extérieur. Les balcons confortables, dont les fenêtres ressemblent à des trous de serrure, offrent une vue magnifique sur les quais de Tbilissi. Avant de franchir la porte d’entrée, on peut voir un panneau indiquant le nom du propriétaire du manoir.
Erast Chavchanidze et la maison à l’aigle
Au milieu du XIXe siècle, l’avenue Agmashenebeli s’appelait Mikhailovsky. C’est l’une des principales rues de la capitale de la Géorgie, et on y trouve de nombreuses belles demeures anciennes. Autrefois, on l’appelait aussi la maison à l’aigle, car sa façade était ornée d’une figure d’aigle en bronze.
À l’intérieur, le plafond de la pièce principale est peint avec des motifs d’anges. Les murs des troisième et deuxième étages représentent des scènes du poème épique de Shota Rustaveli « Chevalier en peau de tigre ».
Le propriétaire, Erast Chavchanidze, est issu d’une famille pauvre. Dans sa petite enfance, ses parents l’ont emmené à Tiflis pour qu’il apprenne un métier. Il a travaillé comme balayeur et dans une boulangerie. Plus tard, il a travaillé dans une mercerie dont le propriétaire était un colon allemand. C’est lui qui a pris une part active dans le destin du garçon, en l’envoyant en Allemagne pour qu’il y reçoive une éducation.
Depuis son enfance, Erast rêve de construire une maison. Après son retour à Tbilissi, il a contracté un prêt auprès d’une banque et la construction a commencé. Elle a duré longtemps, environ 30 ans, et s’est achevée en 1903. Il s’agissait d’un immeuble d’appartements, et au rez-de-chaussée se trouvait un magasin de commerce « Luxembourg Enfant », où l’on vendait du vin.
Le destin n’a pas été très favorable avec Erast : sa femme est décédée, il a perdu son commerce et sa maison. Ironie du sort, en 1927, la maison fut confisquée quelques jours après le dernier versement à la banque du prêt pour la construction de la maison.
Aujourd’hui, la maison appartient à la fille du fils aîné d’Erast, Mikhail – Tamara Chavchanidze. Toutes les pièces de la maison ont été achetées par son fils et la maison a été restaurée. Pendant la rénovation, une ancienne inscription avec le nom du magasin a été trouvée au-dessus de l’entrée, et l’aigle en bronze a été retrouvé dans le grenier.
La maison avec un escalier en damier
En continuant à marcher le long de l’avenue Agmashenebeli, vous devriez tourner dans la rue Tsinamdzgvrishvili et voir le bel escalier en forme de diamant au numéro 49. On le retrouve souvent sur les photographies et les cartes postales représentant les quartiers de Tbilissi. La photographie est un peu gênée par les innombrables cordes à linge. Mais lorsque le linge y sèche, tout semble très coloré
Art Palace
Ce prince de Tiflis a eu une histoire romantique. En 1882, il tomba amoureux de la princesse Agrafena Dadiani qui était déjà mariée à un noble géorgien. Apparemment, il la rencontra pour la première fois au salon Barbare à Tiflis. Il perdit complètement la tête au point de proposer d’acheter la princesse. L’histoire ne dit pas si ce fut réellement le cas.
En-tout-cas, le prince Oldenburg fit construire le palais pour sa bien-aimée en témoignage de sa grande affection.
La maison bleue
Chaque jour, des milliers de piétons se promènent sur une section très fréquentée de l’avenue Rustaveli à Tbilissi, en Géorgie, sans se douter qu’au coin d’une rue secondaire, après une station de téléphérique en ruine, se dresse un manoir qui semble tout droit sorti des pages d’un conte de fées. Les balcons sont sculptés de manière complexe et peints d’un turquoise clair qui semble se fondre dans le ciel. À l’intérieur de la Maison bleue, comme on l’appelle, les murs sont couverts d’œuvres d’art réalisées par les membres d’une famille extraordinaire qui a réussi, malgré l’occupation soviétique, la guerre civile et l’invasion russe de 2008, à conserver sa précieuse demeure. 125 ans après la maison bleue tient toujours debout et c’est toujours la même famille à l’intérieur.
Cinéma Appolo
Construit en 1909, l’Apollo est l’un des plus anciens cinémas de Géorgie et le seul cinéma de style Art nouveau qui subsiste à Tbilissi. C’est le tout premier cinéma du pays à avoir été construit en tant que tel, et le bâtiment n’a jamais changé de vocation, ce qui est assez rare dans l’histoire du cinéma. Pendant plus de 80 ans, l’Apollo a été un lieu de prédilection pour les cinéphiles et les jeunes habitants de la ville, en raison de son intérieur magnifique et sophistiqué, de ses projections quotidiennes et de sa situation centrale. Il a même parfois servi de lieu de tournage. En 1918, l’Apollo abritait également un petit laboratoire cinématographique appartenant à Alexander Dighmelov, pionnier de la cinématographie géorgienne. Il utilisait cet espace pour tourner certains épisodes de ses films, car à l’époque il n’y avait pas de pavillons.
Situé sur l’avenue Aghmashenebeli (anciennement Plekhanovi) dans le vieux quartier allemand, l’Apollo est l’une des œuvres de modernisme les plus remarquables de la ville. Il figure désormais sur la liste du patrimoine culturel du pays.
À l’époque soviétique, l’Apollo a subi plusieurs rénovations mal exécutées, ce qui a entraîné la perte de certains de ses détails et caractéristiques d’origine. Après la désintégration de l’Union soviétique et la transformation économique qui s’en est suivie, les espaces culturels municipaux se sont retrouvés sans soutien financier de la part de l’État. De plus, au début des années 90, Tbilissi était en pleine guerre civile, tandis que le pays dans son ensemble souffrait d’une grave crise socio-économique. L’Apollo a été fermé et vendu à un propriétaire privé. Il a ensuite été revendu à plusieurs reprises et n’a toujours pas ouvert ses portes.
Après des décennies d’incertitude, une décision a finalement été prise. En 2019, les propriétaires ont annoncé qu’ils souhaitaient restaurer et rouvrir le cinéma historique. Leur projet est de créer un centre culturel multifonctionnel avec un cinéma, des salles de concert et d’exposition, et des cafés. Pour le moment, nous attendons toujours… Le bâtiment est toujours en ruine mais fait la joie des amateurs d’Urbex.
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