Zougdidi et le palais Dadiani

Écrit par Sébastien

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Zougdidi est la capitale et plus grande ville de Mingrélie (Samegrelo en géorgien). Dans ce guide de voyage vous y trouverez les meilleures choses à voire et à faire, des suggestions d’excursions à la journée et toujours mes conseils pratique. Zougdidi est trop souvent une simple étape sur le chemin des montagnes de Svanétie. Pourtant, elle est le centre culturel d’une région qui a sa propre langue. En plus du somptueux palais Dadiani, je vous invite à découvrir la cuisine mingrélienne et les spécificités de cette région frontalière avec l’Abkhazie. Pour des raisons pratiques liés au SEO, j’utiliserai le nom géorgien Samegrelo, pour désigner la Mingrélie.

Temps de lecture estimé : 27 minutes

Brève histoire de Zougdidi

Zougdidi a une histoire riche qui remonte à l’Antiquité. Des preuves archéologiques montrent que la région a été habitée depuis l’âge du bronze ancien, au IIIe millénaire avant notre ère et jusqu’à la période antique, avec des colonies et des routes commerciales la reliant au monde hellénistique. Le nom « Zugdidi » signifierait « grande colline » dans la langue mingrélienne, en référence à une colline proéminente qui devint plus tard un élément central de l’identité de la ville. Des documents écrits mentionnent Zougdidi pour la première fois en 1572, soulignant son importance stratégique et culturelle bien avant qu’elle ne devienne une capitale régionale.

La véritable ascension de la ville commence au XVIIe siècle, lorsque Levan II Dadiani, souverain de Samegrelo (alors appelé Odishi), fait de Zougdidi sa capitale. Sous sa direction de 1634 à 1657, la principauté devient la plus puissante de la Géorgie occidentale et Zougdidi s’épanouit en tant que centre politique et économique. Levan II Dadiani encourage le commerce en installant des marchands dans la ville et lance la construction de fortifications, comme la forteresse de Rukhi, pour protéger Zougdidi des invasions et des raids fréquents. Malgré ces efforts, la ville a souffert pendant la période turbulente de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle, faisant face à des attaques répétées des puissances voisines et à des conflits internes.

La dynastie Dadiani, dont les origines remontent au XIe siècle, a joué un rôle essentiel dans l’histoire de la région. D’abord nommés ducs héréditaires (eristavi) d’Odishi pour leur service militaire, les Dadiani sont devenus la plus puissante maison féodale de Géorgie occidentale à la fin du Moyen Âge. Ils ont régné sur Samegrelo en tant que princes indépendants à partir du XVIe siècle, naviguant habilement entre les menaces étrangères et forgeant des alliances avec la noblesse européenne – y compris des liens de sang avec la famille de Napoléon par le mariage de Salomé Dadiani avec Achille Murat, petit fils de la soeur de l’Empereur de France. Les Dadiani ont également été des réformateurs notables, introduisant l’urbanisme à l’européenne et favorisant les échanges culturels qui ont façonné le développement de Zougdidi au XIXe siècle.

Le XIXe siècle a été marqué par des changements importants, car Samegrelo est devenu un protectorat russe en 1803, perdant peu à peu son autonomie. Le palais Dadiani, construit au XVIIe siècle et largement rénové dans les années 1860, symbolise l’héritage de la famille et ses liens avec l’Europe. Après la guerre de Crimée et des troubles internes, les autorités russes abolissent la principauté en 1867, déposant le dernier prince, Niko Dadiani. Aujourd’hui, Zougdidi est le centre administratif de Samegrelo, réputé pour ses sites historiques, en particulier le palais Dadiani et son jardin botanique, qui reflètent le mélange unique de tradition géorgienne et d’influence européenne de la ville.

Plan de Zougdidi et des environs

Zoomez sur Zougdidi en utilisant la carte ci-dessous pour découvrir tous les points d’intérêt à ne pas manquer.

Comment se rendre à Zougdidi ?

Pour se rendre à Zougdidi depuis Tbilissi en bus, les voyageurs peuvent utiliser les services opérés par Georgia Minibuses et Omnibus Express. Les bus partent des gares routières d’Okriba ou d’Ortachala à Tbilissi environ toutes les quatre heures, avec des billets coûtant environ 30 GEL. Le trajet dure généralement entre 5 et 6 heures, selon la circulation et les conditions de la route. Ces bus arrivent à la gare routière de Zougdidi, située près de la gare ferroviaire, ce qui facilite les correspondances. Depuis Koutaissi, il faudra vous prendre à la gare des bus, c’est un peu la même idée sauf que les tickets coutent 10 GEL.

Les marshrutkas, des minibus partagés, offrent une option plus flexible et fréquente pour voyager entre Tbilissi et Zougdidi. Elles partent de la gare routière de Didube à Tbilissi tout au long de la journée, généralement entre 9 h et 19 h, avec un tarif d’environ 30 GEL. Le temps de trajet en marshrutka est d’environ 5 à 6 heures. Les marshrutkas sont populaires pour leur prix abordable et leur fréquence, mais il est conseillé aux voyageurs de ne pas prendre de marshrutka après la tombée de la nuit pour des raisons de sécurité. Les gares de marshrutkas peuvent être animées et informelles, il est donc recommandé d’arriver tôt et de demander des indications aux locaux.

En outre, le train est une option pratique pour se rendre à Zougdidi. Les chemins de fer géorgiens assurent un service quotidien direct entre la gare centrale de Tbilissi et Zougdidi, avec un départ le matin vers 8h20 et une arrivée environ six heures plus tard. Voir les horaires ici. Le trajet couvre environ 314 kilomètres et passe par des gares clés telles que Gori, Koutaïssi et Senaki. Les billets de train sont abordables, à partir de 16 GEL, ce qui en fait un choix économique pour les voyageurs à la recherche d’un itinéraire confortable et pittoresque à travers la Géorgie. Depuis la gare qui est à 2 kilomètres, il vous faudra prendre un taxi pour vous rendre au centre ville.

Pour ceux qui préfèrent le confort d’une voiture et un service personnalisé, il existe des transferts privés via GOTRIP. Comptez 150 € pour une voiture de 4 places. Cette option est la plus rapide et la plus confortable, mais aussi la plus chère, idéale pour les voyageurs recherchant commodité et flexibilité.

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Où séjourner à Zougdidi ?

Pour ma part, je réside souvent au Zugdidi INN. Cette maison familiale a de nombreuses chambres et une cuisine commune. Le prix est minuscule pour la qualité de logement. Par la même occasion, je ne suis qu’à 3 minutes de voiture de Folk house. Pratique quand on a trop bu 🙂

Si vous cherchez une alternative plus luxueuse, la Casa de Khasia offre un hébergement chaleureux et authentique nichée au cœur de Zougdidi dans une demeure familiale. Cette maison d’hôtes de caractère séduit par son grand jardin maraîcher, ses terrasses à l’ombre rafraîchissante et sa bibliothèque accueillante. Sa cuisine extérieure, aménagée selon les traditions mingréliennes, témoigne du patrimoine local. Chaque chambre double bénéficie de sa propre salle de bains, et le petit déjeuner est compris dans le séjour.

Enfin, le Dadiani Inn est un élégant hôtel de charme, qui a ouvert ses portes au début de l’année 2023 avec 30 chambres modernes et bien conçues réparties sur quatre étages. Situé dans une rue calme, à quelques pas du centre-ville, l’hôtel allie parfaitement confort et commodité. Les chambres spacieuses et climatisées, souvent dotées d’un balcon et le délicieux petit déjeuner buffet sont les principaux atouts de cet établissement.

Quoi voir à Zougdidi ? Principales attractions

Palais Dadiani & Musée

L’emblème le plus marquant de Zougdidi et l’attraction touristique numéro un est le palais Dadiani. Ce bâtiment majestueux se dresse fièrement au centre d’un espace vert adjacent au jardin botanique. Pris dans son ensemble, le complexe royal Dadiani se compose du palais du XIXe siècle de la reine Ekaterine Chavchavadze-Dadiani, d’une résidence séparée pour son fils, Niko, d’un monastère et de l’ancien domaine privé de la famille qui est aujourd’hui le jardin botanique.

zougdidi palais dadiani

La façade distinctive du palais principal combine des éléments néolithiques et orientaux, tandis que l’intérieur avait une ambiance russo-parisienne luxueuse à son apogée.

La collection du musée du palais Dadiani a été créée en 1839 par le prince David, ce qui en fait l’un des plus anciens musées du Caucase. Il a pris sa forme actuelle dans les années 1920. La collection comprend quelque 45 000 objets liés aux Dadiani et aux Odishi, principalement des livres précieux, des pièces de monnaie, des accessoires militaires et des meubles. Les peintures du XIXe siècle du vieux Tbilissi et les images d’archives de la famille Dadiani sont magnifiques. Les icônes et les croix du Xe siècle sont conservées à l’écart et ne peuvent être vues que dans le cadre d’une visite guidée (moyennant un supplément). Le clou de la collection du musée Dadiani est certainement le masque mortuaire en bronze de Napoléon Bonaparte de 1833 (l’un des quatre existants), acquis lors du mariage de la princesse Salomé avec la famille impériale française.

Il n’y a pas de signalisation en anglais, donc un guide est assez indispensable. Je recommande de payer un peu plus pour que quelqu’un vous accompagne. Sinon, il faut compter environ 20 à 30 minutes pour parcourir les expositions. La photographie est autorisée à l’intérieur du musée et des casiers sont disponibles pour ranger votre sac à dos.

Le palais est ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 17h30. Prix d’un billet : 12 GEL. Comptez 15 GEL de plus pour un guide.

Si vous souhaitez suivre la trace des Dadiani, il y a le palais de Levan Dadiani à Salkhino.

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En sortant, à droite du palais, vous découvrirez l’église de la Sainte Vierge Marie de Vlacherna. Profitez de votre visite pour contourner l’édifice et admirer l’arrière du palais, son ancien mur d’enceinte, la promenade couverte de verdure, ainsi que les deux tours de guet bien différentes de l’architecture traditionnelle géorgienne.

Palais de Niko Dadiani

Le palais Niko Dadiani, second palais de Zougdidi, présente une élégance discrète mais remarquable. Édifié dans les années 1880 d’après les plans de l’architecte russe Leonid Vasiliev, il marie harmonieusement influences russes et géorgiennes. Autrefois, sa salle de bal, la plus vaste de Géorgie, accueillait des réceptions prestigieuses fréquentées par l’élite littéraire, artistique et intellectuelle de tout le pays.

Après d’importantes restaurations, le palais a ouvert à nouveau ses portes au public avec une exposition permanente, baptisée Galerie du Roi. Elle présente tableaux, céramiques et gravures dans plusieurs salles d’époque restaurées, accompagnés de mobilier et d’objets ayant appartenu au dernier prince de Samegrelo.

Particulièrement remarquable est la série d’œuvres de Pharamond Pierre Blanchard représentant Mtskheta, la vallée de Dariali et Tbilissi, réalisées lors des voyages de l’artiste français dans les années 1850. La bibliothèque familiale des Dadiani, également exposée, renferme notamment des correspondances de Napoléon.

Ouvert de 11h à 18h du mardi au dimanche (fermé le lundi). Entrée : 5 GEL

zugdidi palais dadiani

Jardin botanique de Zougdidi

Situé à côté du palais, le jardin botanique de Zougdidi a été conçu par l’architecte paysagiste Joseph Babini en 1840. Planté d’arbres provenant de France et d’Italie, il suit un plan symétrique et comprend un parterre, un conservatoire, un lac artificiel et une île. Il intégre une flore du monde entier et plus de 700 espèces endémiques de plantes du Caucase du Sud.

zougdidi jardin

Après la disparition de la maison Dadiani, les terres privées de la famille ont été transformées en un vaste jardin public. Comme le jardin botanique de Batoumi, il s’agit plutôt d’un arboretum qui présente différentes espèces d’arbres exotiques plutôt que des fleurs ou des arbustes. Une grande partie du jardin est une forêt. On y trouve un café et même une aire de camping (au prix de 15 GEL la nuit).

Une allée bordée d’arbres traverse le milieu du jardin, reliée par une série de petits chemins. Il y a un certain nombre d’autres structures à voir également, notamment une maison de jardinier, une serre et les très jolies ruines d’une orangerie. A droite de l’entrée est, vous avez les fondations du palais d’Achille Murat qui a été brulé par un Pacha ottoman lors de la conquête de la ville.

Le jardin botanique est particulièrement beau à la tombée de la nuit, lorsque les lumières s’allument. Notez qu’il n’y a que deux portes, donc une fois que vous êtes à l’intérieur, vous devez vous engager à marcher sur toute la longueur du parc ou à faire demi-tour. L’entrée principale du jardin est située derrière l’angle sud du palais Niko Dadiani.

  • Heures d’ouverture : Tous les jours de 6h à 23h
  • Coût : 5 GEL (entrée gratuite de 6h à 9h tous les jours et le dernier vendredi de chaque mois)

Que faire à Zougdidi ?

Goûter à la cuisine de Samegrelo

Comme vous le savez probablement maintenant, chaque région de Géorgie a sa propre spécialité culinaire. La cuisine mingrélienne est l’une des plus appréciées. Connue pour être profondément aromatique et épicée, de nombreux plats mingréliens font un usage abondant de piment et d’adjika, une « pâte » d’épices régionale. Elle est également très riche en produits laitiers et contient de la farine de maïs au lieu de la farine de blé.

Pour une vraie expérience de cuisine locale, le mieux est de réserver un diner chez mon ami Beso au Folk house. Je vous invite à être flexible avec lui et à accepter d’autres invités. Beso est une personne très serviable et très polie. Ils dépensent tous les fonds qu’il récolte dans des associations pour l’éducation des plus jeunes et la promotion de son pays dans le monde.

Autrement, les restaurants Diaroni et The host restent des valeurs sûres pour la nourriture locale. Pour un vrai repas de Samegrelo, je vous recommande de prendre le Kharcho version goulasch avec un Elarji dans le pub The Host. C’est le meilleur que j’ai pu avoir en Géorgie. Il est plus liquide que ceux de Tbilissi et plus épicé.

Voici quelques plats traditionnels mingréliens à essayer à Zougdidi :

  • Gebzhalia : Fromage farcies dans une sauce crémeuse parfumée à la menthe, au piment. Très salée cette entrée est servie froide.
  • Puchkholia : Un autre plat froid à base de fromage émietté mélangé à de la menthe, du sel et des épices. Délicieux tartiné sur du chvishtari ou servi sur du ghomi.
  • Ghomi : « bouillie » de farine de maïs molle sur laquelle sont pressées des tranches de fromage jusqu’à ce qu’elles fondent légèrement. Servi en accompagnement, souvent pour remplacer le pain.
  • Elarji : Semblable au ghomi mais mélangé avec du fromage. Il est souvent si extensible que vous pouvez en tirer une cuillère jusqu’au toit.
  • Chvishtari : De la farine de maïs au fromage, farcie d’un peu de fromage supplémentaire avant d’être frite dans l’huile. Bon, croustillant et nourrissant. Notez que la version de Diaroni est assez grande pour être partagée par deux personnes.
  • Kharcho : Ragoût de bœuf tendre et crémeux aux noix, épicé à l’adjika. La riche sauce se marie parfaitement avec l’elarji.
  • Kuchmachi : La version mégrélienne de ce plat préféré des Géorgiens est très épicée. Le kuchmachi est traditionnellement préparé à partir de cœur et de foie frits avec des oignons, du poivre et d’autres aromates.
  • Adjika : Largement utilisé en Samegrelo et en Abkhazie, l’adjika est une pâte parfumée et piquante utilisée en cuisine et en accompagnement. La version de Diaroni est grossière et croustillante en raison de l’utilisation intensive de sel.
  • Le khachapuri de Samegrelo : La version locale du célèbre « pain au fromage » de Géorgie ressemble à celui d’Imérétie, mais avec des morceaux de fromage Sulguni parsemé sur le dessus et grillés.

Se promener le long du boulevard de Zougdidi

Le cœur de Zougdidi, compact et verdoyant, mérite une promenade le long de sa voie principale, surnommée « Boulevard », jusqu’à la place de la Liberté et sa fontaine. Un parc allongé divise cette artère en son centre, agrémenté de grands arbres et de bancs publics, tandis qu’un canal aquatique, très similaire à celui du jardin botanique, traverse cette zone récemment rénovée.

zougdidi boulevard

De part et d’autre de la voie principale, vous observerez le curieux mélange architectural caractéristique de Zougdidi : immeubles d’habitation d’époque socialiste côtoyant des maisons traditionnelles Oda avec leurs balcons en bois délicatement ouvragés. La majorité des supermarchés, pharmacies et commerces de la ville sont concentrés sur cet axe principal ou dans ses environs immédiats.

Se perdre dans le bazar de Zougdidi

Le marché fermier de Zougdidi, l’un des plus vastes marchés alimentaires de Géorgie et nettement plus imposant que ceux de Tbilissi, mérite une visite comme tous les marchés du pays. Situé à l’extrémité supérieure de la rue principale près de la rivière, ce bazar comprend des sections couvertes et extérieures où s’alignent principalement des étals de produits frais, mais aussi une étonnante variété de marchandises, dont une section entière dédiée aux balais artisanaux et de nombreux stands proposant exclusivement des pots d’Adjika dans ses variations rouge ardente et vert profond.

Prévoyez au moins 30 minutes pour explorer tranquillement ce marché animé, idéalement le matin ou pendant le week-end pour profiter de la meilleure ambiance. Le bazar accueille les visiteurs quotidiennement, de 8h jusqu’en fin de journée.

Rencontrer un authentique fabricant de céramique

La région s’enorgueillit d’accueillir Robert Absandze, sculpteur éminent dont les céramiques fumées rouge et noir ornent boutiques, pensions et restaurants locaux. Avec son épouse Manana Kakulia, il dirige l’atelier-galerie ORKOL dans leur demeure familiale près des jardins botaniques, un espace ouvert au public où leur fille Tsira offre visites et démonstrations. L’entrée de la propriété abrite une galerie présentant les sculptures créées par Robert au fil des décennies, tandis qu’à l’arrière se trouve un vaste atelier où ORKOL produit des céramiques utilitaires comme assiettes, pichets et tasses.

Le processus créatif commence par la préparation de l’argile à partir de terre recueillie dans les villages environnants et s’achève par la cuisson dans le four artisanal de Robert, qui offre parfois aux visiteurs chanceux une démonstration de son art au tour de potier. La visite se termine inévitablement à la boutique de souvenirs, où est exposée la collection complète des céramiques ORKOL, magnifiquement peintes à la main et constituant un authentique souvenir local à rapporter chez soi.

Découvrir la culture locale

Folk house

Pour vivre une expérience véritablement exceptionnelle à Zougdidi, réservez une visite à Folk House, un musée-atelier-restaurant unique situé juste après la gare ferroviaire. Ce projet personnel extraordinaire est l’œuvre de Besiki Tshitanava, un Mingrélien aux multiples talents qui a consacré sa vie à préserver et transmettre les traditions ethniques de sa région. Maître brodeur, compositeur, chanteur polyphonique renommé, architecte, designer et chef cuisinier, Besiki a transformé sa demeure en véritable vitrine d’artefacts, d’outils et d’instruments traditionnels locaux, offrant aux visiteurs des démonstrations culinaires où l’on prépare ensemble chvishtari et gebzhalia en utilisant d’anciennes pierres à moudre pour battre la menthe.

Folk house Zougdidi

L’expérience culinaire se transforme en spectacle culturel authentique lorsque Besiki, vêtu de sa chemise traditionnelle, s’installe au piano pour interpréter ses ballades mingréliennes émouvantes, fort de son expérience passée comme chef de la famille royale mingrélo-française qui lui a permis de maîtriser parfaitement le français. Véritable encyclopédie vivante du patrimoine et de la culture régionale, sa seule présence constitue une rencontre inoubliable qui nécessite impérativement une réservation préalable via votre pension, la maison étant reconnaissable malgré l’absence de panneau ou de numéro de rue.

Ethno village Sisatura

Le village ethno Sisatura, situé juste à l’extérieur de Zougdidi, offre aux visiteurs une immersion vivante dans les traditions et le mode de vie de la Samegrelo. S’étendant sur trois hectares, ce musée vivant fait revivre l’histoire mégrelienne à travers une architecture authentique, des activités interactives et une hospitalité chaleureuse. Il est conçu comme une fenêtre sur le monde historique et culturel de la Samegrelo. Le site est divisé en trois zones : une partie ethnographique avec des habitations mingreliennes authentiques et des objets d’époque, une section récréative comprenant un lac artificiel et un moulin centenaire, et une zone agricole où les visiteurs peuvent interagir avec les animaux de la ferme et les cultures. Les visiteurs peuvent explorer des maisons de style médiéval, découvrir des objets traditionnels du quotidien et assister à des rituels comme l’accueil mingrelien avec de la vodka de fruits. L’aménagement du village et ses expositions retracent l’évolution de la vie mingrelienne, offrant ainsi une expérience à la fois éducative et sensorielle.

Une visite à Sisatura est rythmée par de nombreuses activités. Vous pouvez participer à des ateliers de cuisine pour apprendre à préparer des spécialités régionales telles que le ghomi, l’elarji et le khatchapouri mingrelien, ou encore participer à des dégustations. Le lac artificiel permet de faire du bateau ou de pêcher, tandis que la zone de loisirs invite à la détente sur des balançoires et des hamacs. Les visiteurs peuvent moudre du maïs dans le vieux moulin à eau, écouter de la musique folklorique de Samegrelo, et terminer la journée par une Supra traditionnelle — un festin avec musique, danse et toasts menés par un Tamada. Ces activités créent des souvenirs durables et un lien authentique avec la culture de la région.

Que faire autour de Zougdidi ?

Grimper sur la forteresse de Rukhi

Le village de Rukhi, situé à seulement 15 minutes de route de Zougdidi, constitue un complément remarquable à votre itinéraire. Prévoyez environ 1h30 pour visiter la forteresse et ses alentours, ou une demi-journée si vous appréciez les mosaïques soviétiques car une demi-douzaine de panneaux jalonnent la route principale menant de Zougdidi à Rukhi.

L’attraction principale du village est le château de Rukhi, une fortification défensive dont les ruines couvertes de lierre offrent, une fois gravies, une vue panoramique impressionnante sur le bassin de la rivière Enguri. À seulement 2,5 km de la forteresse se trouve la « zone frontalière » fortement surveillée, d’où l’on peut apercevoir au loin le drapeau abkhaze flottant dans la brise.

La forteresse de Rukhi représente un témoignage majeur de l’histoire militaire et politique de la région. Construite au milieu du XVIIe siècle sous l’ordre de Levan II Dadiani, prince de Samegrelo, elle servait de position stratégique pour surveiller les voies commerciales et défendre le territoire contre les invasions ottomanes. Avec ses murs massifs et son emplacement stratégique surplombant la vallée, la forteresse jouait un rôle crucial dans le système défensif de la principauté de Samegrelo. Au fil des siècles, elle a connu plusieurs reconstructions et a été le théâtre de nombreux affrontements, reflétant ainsi les turbulences historiques qui ont façonné cette région frontière contestée jusqu’à nos jours.

Visiter la plage d’Anaklia

À seulement 45 minutes de route à l’ouest de Zougdidi, la côte de la mer Noire de Samegrelo abrite les stations balnéaires d’Anaklia et Ganmukhuri, qui offrent des plages nettement plus attrayantes que celles de Batumi plus au sud, avec un sable plus fin et des eaux plus cristallines. Au-delà de ses attraits balnéaires, Anaklia constitue un véritable terrain de jeu pour photographes et explorateurs urbains, avec ses hôtels inachevés et ses bâtiments abandonnés, notamment un complexe sculptural et une tour d’observation qui demeurent vides sur le littoral.

Un impressionnant pont piétonnier en bois de 505 mètres – l’un des plus longs d’Europe – enjambe l’embouchure de la rivière Enguri, reliant Anaklia à Ganmukhuri et aux dernières plages en territoire géorgien avant la ligne de démarcation avec l’Abkhazie. Destinée à devenir le premier port en eaux profondes de Géorgie, Anaklia dégage depuis longtemps une atmosphère d’entre-deux, et c’est peut-être votre dernière chance de découvrir ce lieu avant sa transformation définitive.

En savoir plus dans mon article dédié ici.

Explorer la gigantesque Nokalakevi

Nokalakevi offre aux visiteurs un remarquable site archéologique en plein air, où les vestiges d’une ancienne cité fortifiée s’étendent sur plusieurs hectares dans un cadre naturel enchanteur. Les ruines comprennent des remparts impressionnants datant du IVe siècle, une basilique byzantine à trois nefs, des tours défensives partiellement restaurées et les fondations de différentes structures civiles et religieuses qui témoignent de l’importance historique du lieu. Un petit mais captivant musée complète la visite en exposant des artefacts découverts lors des fouilles, notamment des céramiques, des bijoux, des pièces de monnaie et des objets du quotidien qui illustrent la vie des habitants à travers les âges.

Le site se distingue également par son cadre pittoresque, niché dans une vallée verdoyante traversée par la rivière Tekhuri qui offre des points de vue saisissants sur les montagnes environnantes. Les visiteurs peuvent flâner librement parmi les ruines, explorer les tunnels souterrains accessibles, grimper sur les remparts pour admirer le panorama, et même se rafraîchir dans les eaux claires de la rivière en été, faisant de Nokalakevi une destination qui marie harmonieusement patrimoine archéologique et beauté naturelle.

Nokalakevi

Identifiée comme l’ancienne Archéopolis mentionnée dans les chroniques byzantines, Nokalakevi fut la capitale de la Colchide occidentale et joua un rôle stratégique dans les guerres byzantino-perses du VIe siècle, la ville étant considérée comme une forteresse imprenable jusqu’à sa chute en 554.

Visiter les principaux édifices religieux de la région

La Cathédrale de Tsalendjikha, située dans la région de Samegrelo, est un monument médiéval remarquable construit entre le XIIe et le XIVe siècle. Elle est édifiée dans un style architectural géorgien en forme de dôme croisé, avec trois galeries à arcades, dont deux servaient de chapelle familiale à la dynastie des Dadiani, les princes régnants de Samegrelo. La cathédrale est célèbre pour ses fresques uniques, réalisées notamment par l’artiste byzantin Cyrus Emanuel Eugenicus au XIVe siècle, qui représentent un exemple rare de l’art paléologue tardif. Le complexe comprend également un clocher à deux étages et un tunnel souterrain long d’environ 40 à 45 mètres, témoignant de l’importance stratégique et religieuse du site.

Cathédrale de Tsalendjikha Samegrelo

La Cathédrale de Tsaishi, également située dans la région de Samegrelo, est un autre édifice religieux important, bien que moins documenté que celle de Tsalendjikha. Elle fait partie du patrimoine orthodoxe géorgien et reflète l’architecture traditionnelle de la région, avec une histoire liée aux monastères et aux centres spirituels de Samegrelo. La cathédrale a joué un rôle central dans la vie religieuse locale, servant de lieu de culte et de rassemblement pour les fidèles, tout en conservant une atmosphère de calme et de recueillement typique des sanctuaires médiévaux géorgiens.

Le monastère de Khobi, officiellement le couvent Nojikhevi de la Dormition, situé non loin de Zougdidi, est un autre site religieux majeur de Samegrelo. Fondé au Moyen Âge, ce monastère orthodoxe est réputé pour son architecture ancienne et ses fresques murales bien conservées. Il a été un centre spirituel et culturel important pour la région, accueillant des moines et des pèlerins. Le monastère est entouré d’un cadre naturel paisible, propice à la méditation et à la prière, et il continue d’attirer des visiteurs intéressés par l’histoire religieuse et l’art sacré de la Géorgie occidentale.

Partir à la recherche des mosaïques soviétiques

La première structure intéressante se trouve à côté du bazar de Zougdidi et représente l’évolution des véhicules en Union soviétique. Ensuite, en direction de Koutaïssi vous passez par Khobi. Ici, en plus du couvent vous avez la fresque à l’entrée d’un ancien kolkhoz, le centre culturel et le Monument de l’amitié des nations de Zurab Tsereteli.

Plus loin, vous arrivez à Senaki, une grande ville régionale connue pour sa base aérienne. Le centre est tout à fait charmant et vaut la peine de s’y arrêter, ne serait-ce que pour admirer les mosaïques des appartements de style soviétique et le magnifique théâtre dramatique Akaki Khorava, de couleur bleu poudre, conçu entre 1953 et 1959 par Vakhtang Gogoladze avec pour inspiration le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Jetez aussi un œil à la gare des trains de style Empire russe. D’ailleurs, devant celle-ci on trouve la première voiture de Géorgie.

Théâtre de Senaki
Théâtre de Senaki

Il y en a pleins d’autres cachés un peu partout, mais je vous laisse les découvrir. Ceux mentionnés ci-dessous, vous permettront de faire des petites haltes sur la route.

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