Top 5 des plus beaux monastères de Kakhétie

Les monastères de Kakhétie font partie intégrante d’un voyage dans cette région de Géorgie. Il n’est pas possible de visiter cette célèbre vallée viticole sans faire des haltes dans ses lieux saints. Je vous propose une petite liste de ceux qu’il ne faut pas manquer.

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Carte des plus beaux monastères

Ci-dessous ma carte interactive avec tous les points d’intérêt de Géorgie. Zoomer à la souris ou avec deux doigts sur la Kakhétie pour découvrir tout ce qu’il ne faut pas manquer.

Brève histoire des moines assyriens

Sainte Nino de Géorgie était une femme qui prêchait le christianisme au royaume d’Ibérie au IVe siècle. C’est elle qui a christianisé le pays entier. Au VIe siècle, 13 moines assyriens partent de Mtskheta et poursuivent le mouvement qu’a lancé Sainte Nino. Chacun d’entre eux fondera un monastère dont 5 sont situés en Kakhétie. J’estime que Nekressi, Alaverdi et Gareja sont des étapes incontournables dans un tour à travers cette région.

Monastère de Nekressi

Le monastère de Nekressi est situé au sommet d’une colline au pied de la chaîne du Daguestan et offre une vue imprenable à plus de 180° sur la vallée d’Alazani en Kakhétie. C’est pour moi le lieu à ne pas manquer lors d’un tour de la Kakhétie.

L’histoire du monastère remonte à l’époque où la Géorgie s’est convertie au christianisme. Au milieu du VIe siècle, Abibos, l’un des pères assyriens également connu sous le nom d’Aviv, est arrivé en Kakhétie dans le but de répandre et de prêcher le christianisme. Le père Abibos a fondé un monastère qui a exercé une grande influence sur toute la région pendant longtemps. L’influence politique et culturelle de Nekressi s’est étendue aux régions montagneuses du Caucase oriental. De ce fait, le monastère de Nekressi fut souvent la cible d’attaques ennemies. Le père Abibos devint évêque de Kakhétie et le monastère sa résidence. Outre la diffusion de la foi et des enseignements du Christ, le monastère était un important centre scientifique et éducatif de la région. Les moines y étudiaient la théologie, écrivaient et copiaient des manuscrits.

Le complexe monastique de Nekressi réunit plusieurs monuments de l’architecture géorgienne, dont trois églises. La petite basilique de la seconde moitié du IVe siècle est l’une des premières églises de Géorgie. La chapelle a été construite à Nekressi sous le règne du roi Mirian, le premier roi chrétien. La chapelle est intéressante parce qu’à l’intérieur se trouve une ancienne tombe : si vous descendez le long du chemin à l’intérieur de l’église, vous pouvez trouver des ossements humains. La vue générale de l’église et la décoration intérieure sont assez ascétiques. Ensuite, l’église de la Vierge Marie a été construite plus tard, au VIIIe siècle. L’église conserve les premiers exemples de l’art pictural géorgien sous forme de fresques et de peintures.

Parmi les autres bâtiments monastiques, il convient de noter l’ancienne cave à vin, ou Marani. Les moines y produisaient du vin qu’ils laissaient mûrir dans des cruches d’argile appelé « qvevri » enterrées dans le sol dans des cavités spéciales.

Pour atteindre le monastère, il faut franchir une montée abrupte de 3 km. Ne vous inquietez pas, des mini-bus font l’aller retour toutes les 30 minutes. Comptez quelques lari le billet.

Sainte Nino de Bodbe

Le monastère de Sainte Nino est situé dans le village de Bodbe, dans la région de Sighnaghi en Kakhétie. Le territoire du monastère est agrémenté de parterres de fleurs et de buissons, de vignobles et d’une source curative. L’histoire du monastère est étroitement liée à l’adoption du christianisme.

Selon la légende, après l’adoption du christianisme, le roi Miriani fit un rêve : quatre étoiles volaient à travers les quatre montagnes de Géorgie et l’un des rayons se trouvait près de Bobde. Nino s’y rendit pour y apposer une croix. Elle vécut très modestement dans une tente où elle mourut. Elle fut enterrée à l’endroit où se trouvait sa tente. Au début du IVe siècle, un monastère fut construit à l’emplacement de la tente. La tombe de Nino se trouve à l’intérieur du monastère, sous l’autel, et il est strictement interdit de photographier l’autel.

Le monastère devint rapidement le centre religieux et culturel de la région, et plusieurs rois y furent couronnés. Le monastère a longtemps été la plus riche de Géorgie. Depuis 1889, il compte une école de peinture et de travaux d’aiguille. Après l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, le monastère fut détruit et pillé.

Aujourd’hui, sur le territoire du monastère, se trouve l’église Saint-Georges du IXe siècle, faite de briques avec des murs décorés de fresques. Le temple est construit dans le style russo-européen. Le clocher près de l’église Saint-Georges est construit dans le même style. À droite, se trouve l’église Saint-Nino, dont la construction a été achevée récemment.

Chaque année, le 14 janvier, des pèlerins se rendent au monastère pour vénérer la tombe de Saint Nino, boire à la source sacrée et profiter du silence. À l’est, une plate-forme d’observation offre une vue magnifique sur la vallée d’Alazani. De la plate-forme d’observation à la source, on accède par une échelle. La source est un petit bâtiment en briques, avec une piscine dans laquelle vous pouvez vous baigner. Pour nager dans la piscine, vous devez porter à l’avance une chemise blanche, qui est conservée sans être lavée.

Personnellement, j’adore cet endroit car très calme et surtout très bien entretenu. il y a souvent beaucoup de monde mais c’est vraiment très beau. L’entrée est gratuite mais vous pouvez laisser une petite pièce.

Monastère Alaverdi

Le complexe monastique et la cathédrale d’Alaverdi sont situés dans le village du même nom, à 20 km de Telavi, en Kakhétie. Il a été fondé au VIe siècle par le père assyrien, Joseph, qui venait d’Antioche en Turquie et s’établit à Alaverdi, alors un petit village et un centre de l’ancienne foi païenne dédié à la Lune. 

Le père Joseph racontait des histoires sur sa foi et les gens aimaient l’écouter. Plus tard, au XIe siècle, le prince de Kakhétie ordonna la construction de la cathédrale Saint-Georges sur le site d’une petite église.

Au cours de son existence, le complexe monastique a survécu à d’innombrables raids et destructions. Après le tremblement de terre de 1530, la cathédrale a été détruite par l’armée du Chah d’Iran, Abbas Ier. Le monastère fut transformé en ferme et ce n’est qu’en 1660 qu’il fut libéré.

Dans les années 1930, le monastère a été détruit à la fois par les tribus daghestanaises et par l’Empire russe. Le complexe monastique d’Alaverdi a repris vie dans les années 90 grâce aux efforts de plusieurs moines. 

Aujourd’hui, c’est un monastère fonctionnel, qui comprend la cathédrale de Saint-Georges, le clocher, les bains, le réfectoire, et la cave avec les qvevri. Il y a également un musée de la vigne. Sur le territoire du monastère, on retrouve les tombes de deux rois célèbres, Kétévan de Kakhétie et Teimouraz Ier. 

La cathédrale s’élève à 55 mètres de hauteur. C’est le second plus haut édifice religieux de Géorgie après la cathédrale de Sameba, consacrée en 2004, à Tbilissi. Le monastère est le centre d’une célébration annuelle religieuse qu’on appelle « Alaverdoba ».

Cet endroit grandiose est très facile d’accès car il se situe au milieu des plaines de Kakhétie sur la boucle touristique.

Monastère d’Ikalto

Le monastère d’Ikalto est situé à 10 km de la ville de Telavi, dans le village d’Ikalto. Ce monastère, le premier de la région de Kakhétie, a été construit au VIe siècle par un prédicateur chrétien, Zénon d’Ikalto, qui était l’un des pères assyriens installés en Géorgie pour prêcher le christianisme. Zénon vivait dans le monastère, prêchait et guérissait. Il eut des disciples et des adeptes, ce qui conduisit à l’expansion du monastère. Zenon Ikalto a été enterré sous l’une des églises du complexe.

Le monastère a joué un rôle important dans la vie du héros national Shota Rustaveli, qui a étudié à l’Académie (l’Académie a été rattachée au monastère au XIIe siècle, sous le règne de David le Bâtisseur). En 1616, l’académie a été détruite lors de l’invasion de Shah Abbas. Depuis lors, la vie du monastère s’est progressivement éteinte.

Aujourd’hui, sur le territoire d’Ikalto, on trouve trois églises d’époques différentes, ainsi que les ruines de l’académie et de la cave à vin, où les moines produisaient du vin. À l’entrée, on trouve le temple du Saint-Esprit (VIIe – IXe siècle). L’église de la Sainte-Trinité (VIe siècle) se trouve sur la gauche. L’église de l’Assomption de la Vierge a été construite en dernier (XIIe et XIIIe siècles).

Ce monastère est beaucoup moins fréquenté que les autres, car peut-être moins entretenu, même s’il fait partie des lieux majeurs de la chrétienté géorgienne.

David Gareja

L’un des plus anciens et des plus extraordinaires monastères du monde – le complexe monastique de David Gareja – est situé à la frontière entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan, à 70 km de Tbilissi. David Gareja date du VIe siècle. L’histoire du monastère recèle de nombreux secrets, des hauts et des bas, et des moments passionnants qui ont eu un impact significatif sur l’histoire et la vie de la Géorgie. Parmi les habitants, il existe même une croyance selon laquelle la visite d’un monastère équivaut à un pèlerinage à Jérusalem. Le monastère doit son existence à l’un des 13 pères assyriens, David Garejeli, qui a entrepris de prêcher le christianisme sur ces terres. Le Saint Père s’installa dans l’une des grottes naturelles et fonda bientôt le premier monastère. Le monastère fut appelé « Lavra de David ».

Le complexe monastique de Gareja est un ensemble de 19 grottes et est considéré comme un chef-d’œuvre de l’art géorgien. Le monastère et les grottes creusées dans la roche s’étendent sur les pentes semi-désertiques du mont Gareja sur environ 25 km. Outre les églises et les chapelles, Gareji possédait de nombreuses grottes pour l’usage quotidien : les grottes servaient d’abris, de boulangeries, de forges et d’habitations pour le bétail. En raison de ses activités religieuses, culturelles et politiques, le monastère a parfois fait l’objet d’attaques ennemies, notamment de la part des Mongols qui, au XIIIe siècle, l’ont pillé et détruit, et ont brûlé des manuscrits et des reliques. À la même époque, l’école d’art a été détruite, alors qu’elle était célèbre même à l’extérieur du pays.

Le monastère a une grande valeur historique grâce à ses fresques uniques représentant des scènes de la vie de Saint David, ainsi que des portraits de rois géorgiens et d’hommes politiques du Moyen-Âge. Les murs de la plupart des grottes contiennent également des traces de fresques ; certaines d’entre elles sont complètement préservées et presque intactes. Au Moyen Âge, le désert de Gareja, avec ses monastères troglodytes, était l’un des plus importants centres monastiques et de pèlerinage de Géorgie. Il s’agissait véritablement d’un monastère royal, au sens propre comme au sens figuré.

Quel est votre monastère préféré en Kakhétie ? Partagez vos impressions dans les commentaires ci-dessous.