Gori et le musée de Staline

Écrit par Sébastien

Excursions & circuits en GéorgieGori et le musée de Staline

Gori est la capitale de la région de Kartlie intérieure en Géorgie. Les touristes viennent à Gori pour visiter l’immense forteresse qui domine la ville, mais surtout pour voir le « lieu de naissance du mal » à travers le poussiéreux musée de Staline. Le plus atroce des dictateurs, ayant exterminé plus de 20 millions de personnes, attire toujours autant les curieux.

Gori c’est aussi des rues pittoresques avec des vestiges soviétiques. Deux musées alternatifs sont également intéressants, dont la galerie d’art. On retrouve aussi un bazar vivant et une cuisine locale chaleureuse. À quelques kilomètres la ville troglodyte d’Ouplistsikhé est impressionnante et pour les amateurs de vin vous avez l’AOP Ateni dans les gorges du même nom.

Temps de lecture estimé : 19 minutes

Brève histoire de Gori

Située à la confluence des rivières Liakhvi et Koura, Gori fut fondée par un des plus grands rois de Géorgie, David IV, dit le Bâtisseur au XIe siècle. Cependant, la forteresse de Gori, appelée Goristsikhé semble avoir été utilisée dès le VIIe siècle, et des preuves archéologiques indiquent l’existence d’une communauté dans l’Antiquité.

Gori est la septième ville de Géorgie par sa population et sert de capitale administrative à la région de Kartlie intérieure. Située entre Tbilissi et Koutaïssi, elle a servi de point de passage important sur les routes commerciales est-ouest pendant des siècles.

Le nom « Gori » vient du mot géorgien « gora » qui signifie « tas » ou « colline ». Lorsque vous approchez de Gori par la route ou le train, vous pouvez immédiatement voir d’où vient l’inspiration du nom : une énorme colline de grès au sommet plat s’élève de la plaine au centre de la ville, non loin de l’endroit où les rivières Mtkvari et Liakhvi se rencontrent.

À l’époque médiévale, Gori était une importante place forte militaire. La forteresse de Gori, le château à étages caractéristique de la ville, descend en cascade le long du flanc de la colline, formant des terrasses en pierre et des points de vue. C’est de là que les soldats ont tenté de dévier une succession d’assauts lancés par les forces mongoles, ottomanes et perses.

En 1299, Gori est capturée par les tribus Alan qui fuyaient la conquête mongole de leur patrie d’origine dans le Caucase du Nord. Le roi géorgien Georges V a récupéré la ville en 1320, repoussant les Alans au-delà des montagnes du Caucase. Avec la chute du royaume médiéval de Géorgie, Gori, stratégiquement située au carrefour des principales routes de transit, a été fréquemment la cible d’envahisseurs étrangers et a changé de main à plusieurs reprises. Elle a d’abord été prise et mise à sac par le Turkmen, Uzun Hassan en 1477, puis par Tahmasp Ier de Perse au milieu du XVIe siècle. À la fin de ce siècle, Gori passa brièvement aux mains des Ottomans lors de la guerre ottomano-persane de 1578 à 1590, et devint leur principal avant-poste en Géorgie jusqu’à ce qu’elle soit récupérée par les Géorgiens sous Simon Ier, roi de Kartli. En 1614, la ville fut à nouveau occupée par les Perses sous le règne du Chah Abbas Ier. Après les occupations successives des Ottomans de 1723 à 1735, et des Perses de 1735 à 1740, Gori est revenue sous le contrôle des Géorgiens sous les rois Teimuraz II, et Erekle II, dont les efforts ont contribué à faire progresser l’économie et la culture de la ville.

Après l’annexion de la Géorgie par la Russie, Gori s’est vu accorder le statut de ville au sein du gouvernorat de Tiflis en 1801. Sa taille et sa population se sont accrues tout au long du XIXe siècle. La ville a été détruite lors du tremblement de terre de 1920, et presque entièrement reconstruite pendant la période soviétique. Important centre industriel à l’époque soviétique, Gori a souffert d’un effondrement économique et de l’exode de la population pendant les années de la crise post-soviétique des années 1990.

Si vous regardez la carte de la Géorgie, vous remarquerez que Gori se trouve inconfortablement près de la ligne pointillée qui désigne la zone de conflit avec l’Ossétie. Tskhinvali, capitale de la république séparatiste d’Ossétie du Sud, est à moins d’une heure de route.

En 2008, lorsque la guerre russo-géorgienne a éclaté, Gori s’est retrouvée directement dans la ligne de mire. La ville a été attaquée par des frappes aériennes et occupée par des troupes terrestres. Selon « Human Rights Watch », des dizaines de civils ont été tués par des bombes à fragmentation. La « guerre des cinq jours » a laissé des traces profondes à Gori, tant sur le plan physique que psychologique. Le « glissement des frontières » et la menace d’une invasion progressive planent toujours comme un nuage sur cette partie de la Géorgie. Avec l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud constitue les 20 % du territoire géorgien qui sont contrôlés par la Russie.

Aujourd’hui, Gori est une ville paisible de 45 000 personnes, même si l’ancien dictateur fait toujours l’objet d’un culte de la personnalité. Il est important de reconnaître que tout le monde ne l’aime pas (loin de là). Malheureusement, il est difficile d’éviter les rappels (statue, vendeur, musée, nom de rue etc.). Essayez de ne pas vous laisser manipuler comme c’était le cas à l’époque.

Musée de Staline | Lieu de naissance du mal

J’appelle le musée de Staline de cette manière, car en regardant la maison de naissance du dictateur soviétique, je ne peux m’empêcher de me dire : « si seulement… ». Ce musée est l’une des destinations les plus populaires du tourisme « macabre » en Géorgie. La plupart des villes d’ex URSS ont cérémonieusement renversé leurs statues du dictateur. À Gori, on en trouve encore plusieurs parsemées dans la ville.

Comme les autres républiques soviétiques, la Géorgie a souffert sous son règne (oppression culturelle et linguistique et déportation). La relation de la Géorgie avec le dictateur est compliquée. À Gori, il a toujours sa part de dévots. Ici, son nom et son héritage sont une source de gloire (ou d’infamie), de fierté et de sombres dollars pour le tourisme. L’avenue principale et le parc de la ville de Gori portent tous deux son nom. À la gare, une autre statue veille sur l’une des salles d’attente.

Le culte de la personnalité se concentre sur ce musée, au centre de la ville. Un élégant bâtiment en pierre avec des cours intérieures bien entretenues. À l’intérieur, tout n’est que velours rouge, lustres et parquets. Un grand escalier mène les visiteurs du guichet à l’exposition principale. L’un des nombreux bustes en pierre vous accueille sur le palier. Mettre les pieds dans cette maison des horreurs, c’est faire un bond en arrière dans l’ère soviétique.

Maison de Staline
Lieu de naissance du mal

Bâtiment principal

Une fois au premier étage, des petits groupes de touristes se serrent avec ferveur devant des rames de coupures de presse jaunies et de photos noir et blanc granuleuses, plissant les yeux en essayant de reconnaître le monstre au dernier rang d’une photo d’école délavée.

Il est difficile de comprendre le raisonnement qui sous-tend cette exposition, qui ignore de manière flagrante certains des principes de conservation les plus élémentaires. Par moments, l’exposition ressemble plus à un sanctuaire, où l’on vient rendre hommage à des décennies d’objets éphémères qui ont été progressivement collectés et cloués aux murs. Le cou tendu pour admirer les objets exposés à la jonction des murs et du plafond, bien trop haut pour être apprécié à sa juste valeur. La plupart des didacticiels sont en russe et en géorgien, aussi mon audioguide est indispensable.

Alors que la première partie du musée retrace le parcours de l’écolier rebelle au révolutionnaire, les autres salles se concentrent sur l’homme politique et la guerre. Une nouvelle vitrine ajoutée il y a 10 ans, parle de sa famille.

L’exposition macabre

Le point culminant de l’exposition intérieure est la présentation macabre du masque mortuaire, qui repose sur un coussin de velours, enfermé dans une chambre en béton de style soviétique.

Après cette salle obscure, vous descendez quelques marches pour arriver dans la salle des cadeaux qui regroupe toutes les offrandes des gouvernements et des dignitaires étrangers pendant son mandat. Avant de revenir au rez-de-chaussée, faites un arrêt dans la salle des effets personnels où vous trouverez un des bureaux du Kremlin, son manteau, ses cigarettes et ses pipes à tabac, plus quelques cadeaux.

Au sous-sol, une exposition destinée à mettre en lumière le côté sombre du régime soviétique répertorie des objets personnels appartenant à une famille géorgienne qui a été persécutée à tort. On y trouve également une reconstitution d’une salle d’interrogatoire du KGB.

Maison natale de Staline

La visite se termine dans la cour du musée, où vous pouvez jeter un œil à la modeste maison natale de Staline. Dans un pavillon de style architectural gréco-italien, se trouve une petite cabane en bois dans laquelle Staline est né en 1878 et a passé ses quatre premières années. La petite cabane a deux chambres au rez-de-chaussée. Le père de Staline, Vissarion Djougachvili, un cordonnier local, a loué la pièce située à gauche du bâtiment et a maintenu un atelier au sous-sol. Le propriétaire habitait dans l’autre pièce. La cabane faisait à l’origine partie du quartier historique de la ville, mais les autres ont été démolies pour laisser la place au musée.

Wagon Pullman

Le wagon personnel de Staline se trouve sur un côté du musée. La voiture verte Pullman, qui est blindée et pèse 83 tonnes, a été utilisée par Staline à partir de 1941, notamment lors de sa participation à la conférence de Yalta et à la conférence de Téhéran. Elle a été envoyée au musée après avoir été récupérée d’une gare de triage de Rostov-sur-le-Don en 1985.

Wagon Pullman Gori

Infos pratiques

Le musée ouvre tous les jours de 10h00 à 18h00 sauf du 1er novembre au 1er avril où il ferme à 17h. Le musée est fermé le 1er janvier et le dimanche de Pâques.

L’entrée coûte 15 GEL pour les adultes et comprend la visite guidée, qui dure environ 45 minutes. L’entrée dans le wagon est incluse dans le prix.

7 autres choses à ne pas manquer à Gori

La plupart des touristes passent la majeure partie de leur court séjour à l’intérieur du musée de Staline et négligent le reste de la ville. Ils ne savent pas qu’il y a beaucoup d’autres choses à faire à Gori. C’est une ville accueillante et verte, dotée d’une fabuleuse architecture dans la vieille ville, d’une forteresse caractéristique, d’un marché local animé, de plusieurs églises importantes et d’une synagogue.

Vous pouvez goûter à la cuisine locale, vous détendre dans les cafés en plein air et découvrir d’autres chapitres de l’histoire de Gori grâce aux musées alternatifs et à l’art de rue.

Monter au sommet de la forteresse de Gori

Le point de repère le plus remarquable de Gori remonte au VIIe siècle, lorsqu’un château fortifié a été construit au sommet de l’unique colline de la ville. Il a été conçu pour abriter une garnison chargée de protéger les routes commerciales terrestres et maritimes qui traversaient la ville.

gori forteresse

Les murs de pierre qui s’étendent sur un côté de la colline de Gori reliaient à l’origine le château directement à la rivière afin que les soldats puissent s’approvisionner en eau fraîche par un tunnel. La meilleure vue du château est celle que l’on a du côté ouest, debout dans le parc près de la statue Lomchabuki.

Les visiteurs peuvent toujours grimper la colline pour se promener dans le parc ouvert du château et escalader les murs et les tourelles pour avoir une vue magnifique sur la ville. Certaines d’entre elles s’effritent et sont clôturées pour des raisons de sécurité, alors faites attention et regardez où vous mettez les pieds.

L’entrée à la forteresse de Gori est gratuite, et la zone est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Mettre un pied dans la cathédrale de la vierge Marie

Construite en 1810 au pied de la colline, l’église la plus importante de Gori a été fortement endommagée lors du tremblement de terre de 1920, mais a été restaurée depuis. Au crépuscule, la coupole scintille sur la ligne d’horizon de la ville. La cathédrale de la Vierge Marie est une église orthodoxe en activité, avec des messes quotidiennes et un flot constant de fidèles traversant la cour pour allumer des bougies.

Il vaut la peine de s’y arrêter pour voir l’intérieur, qui est beaucoup plus lumineux que la plupart des églises orthodoxes de Tbilissi. Des fresques vives bordent chaque mur et sont actuellement en cours de restauration.

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Mémorial des héros de guerre géorgien

Plusieurs sentiers différents serpentent jusqu’à la forteresse de Gori. Sur le côté est de la colline, le sentier qui commence derrière l’église des Saints-Archanges présente un parc sculptural intéressant. Le Mémorial des héros de guerre géorgiens est l’œuvre du sculpteur géorgien Giorgi Ochiauri. Il a été érigé dans les années 1980 dans le parc Vake à Tbilissi avant d’être déplacé à Gori en 2009. Il est composé de huit soldats plus grands que nature, disposés en cercle, chacun assis sur un bloc de pierre. Certains sont sans membres. L’un d’eux brandit une épée partiellement brisée. D’autres sont sans visage, peut-être en hommage au soldat inconnu. C’est un mémorial émouvant pour les vies perdues et changées à jamais par la guerre, ce qui est particulièrement approprié pour Gori.

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Crédit photo Darmon Richter pour Monumentalism

Se balader dans la vieille ville de Gori

Située au sud de la forteresse, la vieille ville comprend les parties pavées de la rue Kristopher Castel et de la rue Akaki Tsereteli. Ici, vous pouvez vous promener entre plusieurs rangées de belles maisons en briques. Une architecture similaire existe à Telavi, dans la région de Kakhétie. Admirez les motifs complexes de la maçonnerie, les détails des portes en bois vieilli, et n’oubliez pas de lever les yeux vers les magnifiques balcons grillagés de style géorgien.

gori

Visiter une galerie contemporaine

Art House est une galerie contemporaine gérée par le club des photographes de Gori. Le bâtiment incurvé situé au pied de la forteresse de Gori, a servi de musée du château pendant la période soviétique. Après son abandon, le personnel la réhabilité pour que les artistes et photographes puissent exposer leurs œuvres. L’Art House accueille régulièrement des événements, alors gardez un œil sur leur page Facebook pour les annonces. L’Art House est ouvert tous les jours de midi à 19 heures et l’entrée est gratuite.

Deux musées alternatifs

Outre le musée de Staline, il existe plusieurs autres institutions à Gori qui documentent des chapitres moins connus de l’histoire de la ville.

La première est le musée de la Seconde Guerre mondiale qui expose des médailles de guerre, des souvenirs nazis et de l’artillerie. Bien sûr, on y trouve aussi quelques références au dictateur soviétique : une statue, des bannières et, plus curieusement, un profil sculpté dans un bloc géant de sucre blanc. L’exposition la plus intéressante est une collection de photos prises à Gori pendant la guerre des cinq jours. Vous pouvez même voir ce qui reste de plusieurs bombes qui ont été larguées sur Gori pendant le conflit. Le musée de la Seconde Guerre mondiale est ouvert du mardi au dimanche (fermé le lundi) de 10h à 17h et coûte 3 GEL.

Le deuxième est le musée ethnographique de Gori qui abrite une collection de poteries, de textiles et d’autres reliques récupérées dans la forteresse et dans la campagne autour de Gori. L’exposition numismatique est très bien conservée et vaut vraiment la peine d’être vue. Le musée ethnographique est ouvert de 9h30 à 17h30 du mardi au samedi (fermé le dimanche et le lundi) et coûte 10 GEL.

Goutez aux spécialités locales

Les boulettes de viande sont servies dans les restaurants de toute la Géorgie. A Gori, c’est une spécialité régionale faite de viande de bœuf et de porc hachée, aromatisée avec des herbes et des épices, et frite dans l’huile. Les « Gori cutleti » sont pointus aux deux extrémités et sont copieusement servis avec de la purée de pommes de terre ou des frites et une délicieuse sauce tomate épicée.

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C’est un vrai plat réconfortant, épicé, huileux, rassasiant et généralement très bon marché. Je vous recommande Chinebuli, le restaurant le plus populaire de Gori, situé en face du musée de Staline.

Outre les restaurants de boulettes de viande, Gori compte quelques bons restaurants géorgiens pour lesquels vous devriez garder un peu de place. Le Shin da Gori a une atmosphère vraiment unique, surtout s’il y a un groupe de musique. Son emplacement obscur dans une rue tranquille en fait un véritable joyau caché. Bien qu’il est souvent bondé de familles locales, il peut être difficile à repérer. En été, vous pouvez vous asseoir dans l’espace extérieur avec une vue ouverte sur la cuisine. En hiver, il y a une salle à manger confortable meublée de belles antiquités.

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Quoi voir autour de Gori ?

Avoir une vue imprenable sur Gori

Perchée à 600 mètres au-dessus de la ville, sur la rive opposée de du fleuve Koura, l’église Saint-Georges est le lieu de culte le plus impressionnant de Gori. L’église elle-même est modeste et généralement fermée à clé, mais comme l’église de la trinité de Gergeti à Kazbegui et la Jvari à Mtskheta, c’est la vue qui compte. Depuis la cour, vous avez un incroyable panorama à 360 degrés sur Gori et le bassin fluvial.

L’église Saint-Georges a été construite au XIIe siècle, mais a été rasée par les Ottomans lors d’une invasion. Le tremblement de terre de 1920 l’a rayée de la carte une deuxième fois, puis une troisième église, celle qui subsiste aujourd’hui, a été construite dans les années 1980.

Ville troglodyte d’Ouplistsikhé

Ouplistsikhé

La ville troglodyte d’Ouplistsikhé se trouve à seulement 14 km de Gori, il est donc facile de combiner les deux. Cette citée fondée à l’âge du bronze est un paysage fascinant de grottes creusées dans le flanc de la montagne qui n’est pas sans rappeler David Gareja ou Vardzia.

C’était autrefois une ville troglodyte active comptant jusqu’à 20 000 personnes, avec des quartiers d’habitation, des églises et des services municipaux. C’est pour moi le plus belle excursion au départ de Tbilissi.

Pour ne pas encombrer cet article, j’ai décidé déplacer la visite de ce lieu ici.

Avez-vous déjà visité cette ville mystérieuse ? Partagez vos impressions dans les commentaires ci-dessous.

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