Pankisi | la vallée des Kistes

Le Pankisi est une vallée située en Kakhétie, entre les montagnes du Grand Caucase et la région viticole de l’Alazani. Centre de la communauté kiste, c’est l’un des endroits les plus spectaculaires et les plus uniques sur le plan culturel en Géorgie. Je vous partage ici mon guide complet avec tout ce qu’il y a à voir et à faire dans cette magnifique vallée.

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Histoire des kistes du Pankisi

Le prince Vakhushti Bagrationi, géographe et historien du XVIIe siècle, écrit dans son livre « Description du royaume de Géorgie » que les habitants de Pankisi sont des nobles géorgiens portant les titres d’Aznauri et de Tavadi (duc), qui possèdent des bâtiments près des montagnes. Il écrit également : « Le village de Pankisi possède des vignobles, des fruits et des jardins. Il y a des poissons, des truites, la forêt est pleine d’animaux, la terre est fertile pour les céréales, le riz et le coton. Il y a beaucoup de bétail et beaucoup de porcs ». Dans les actes législatifs géorgiens du XVIIIe siècle, la famille noble (Aznauri) Kobiashvili du royaume de Kakhétie est mentionnée comme les seigneurs de la vallée de Pankisi. Selon certaines sources, dans les années 1730, la vallée de Pankisi a été vidée de sa population géorgienne : une partie d’entre eux a été tuée à la suite des invasions, et le reste s’est installé ailleurs.

La vallée du Pankisi est peuplée à 75 % de kistes, une minorité ethnique géorgienne pratiquant un islam sunnite d’obédience soufie. Ce groupe a migré de Tchétchénie au XIXe siècle (1830 – 1880) et s’est installé dans la vallée de Pankissi, alors inhabitée. Des Ossètes et des Géorgiens les ont ensuite rejoints, ces trois groupes formant des communautés séparées.

À partir de 1980 et dans le contexte de la perestroïka, environ 5 000 Kistines ont vendu tous leurs biens et leurs maisons, et se sont expatriés en Tchétchénie pour y travailler, notamment dans le bâtiment, alors que les conditions économiques dans le nord de la Géorgie étaient difficiles. En 1999, au début de la seconde guerre de Tchétchénie, ils sont massivement revenus dans la vallée du Pankissi, nombre d’entre eux étant répertoriés comme réfugiés. La plupart de ces Kistines exilés revenus dans leur pays d’origine avec un statut de réfugié ont finalement migré à l’étranger. Les Géorgiens définissent les Kistines comme des Ingouches en lien avec leur descendance.

Aujourd’hui on compte 6000 kistes en Géorgie et environ 700 en Russie.

Où se trouve cette fameuse vallée ?

La vallée de Pankissi se trouve au nord de la Kakhétie. Elle s’étend sur une longueur d’environ dix kilomètres, sur quatre à six kilomètres de large. Elle est constituée de seize villages dont les plus importants sont Duisi, Jokolo, Birkiani, Dzibakhevi, Omalo, Dumasturi, Khalatsani et Tsinubani. Deux parcs nationaux, la réserve naturelle de Batsara et les zones protégées de Tusheti, bordent l’extrémité nord de la vallée et sont tous deux accessibles à cheval depuis Pankisi. La vallée est enclavée dans les contreforts du Caucase, et plus de trois heures de route sont nécessaires pour y parvenir de Tbilissi pourtant distante de moins de 100 km.

Pourquoi visiter la vallée du Pankisi ?

Cette petite enclave, perdue au pied des montagnes du Caucase, est un lieu unique où vous pouvez découvrir une culture différente des traditions géorgiennes. Par ailleurs, les paysages sont magnifiques et la nature vierge. Pour en profiter pleinement, je vous conseille d’être guidé, que ce soit avec moi ou un autre guide. Autrement, vous risquerez de manquer beaucoup de choses.

Quel est le meilleur moment pour visiter la vallée de Pankisi ?

La meilleure période pour visiter la vallée de Pankisi est l’été, en juillet et en août. Il est possible de visiter la région à la fin du mois de mai, en juin ou en septembre, en fonction des conditions météorologiques.

Plan de la vallée du Pankisi et de ses environs

Utilisez vos doigts (ou la souris de votre ordinateur) pour faire un zoom avant ou arrière. Cliquez ou touchez les icônes pour obtenir plus d’informations sur un lieu, et cliquez sur la flèche dans le cadre en haut à gauche pour ouvrir l’index. Pour ajouter à votre propre compte Google Maps, cliquez sur l’étoile située à côté du titre de la carte.

Est-ce que la vallée est dangereuse ?

Aujourd’hui, Pankisi est un endroit extrêmement sûr à visiter et l’une des expériences de voyage les plus enrichissantes que l’on puisse vivre en Géorgie.

Si vous entendez l’inverse, cela vient probablement d’un journaliste de la NCB News qui a dépeint la vallée comme fief d’approvisionnement de combattants terroristes. Je vous rassure, cela n’est pas le cas. Ci-dessous, je vous parle des deux moments forts qui ont marqué profondément la vallée et qui ont déjà plus de 10 ans !

Au début des années 2000, la région est devenue une base pour les séparatistes tchétchènes dans leur guerre avec la Russie, ce qui a entraîné des relations tendues entre Moscou et Tbilissi. Plus récemment, en 2014, au moins 50 personnes originaires de Pankisi se sont rendues en Syrie pour combattre aux côtés d’ISIS, dont Tarkhan Batirashvili, mieux connu sous le nom d’Umar al-Shishani, le soi-disant « ministre de la guerre » du groupe.

Mais les habitants insistent sur le fait que la violence et le radicalisme sont atypiques et un nombre croissant d’entre eux, dont Fatima (gérante d’une maison d’hôtes), mènent la charge pour changer les perceptions grâce à l’une des valeurs les plus sacrées de leur culture : l’hospitalité.

Que voir et quoi faire dans la vallée du Pankisi ?

Visite culturelle à pied

Une visite culturelle à pied avec un guide kiste local est une introduction idéale à la vallée de Pankisi et à l’histoire de la région. Les itinéraires couvrent généralement plusieurs villages et des sites clés tels que la vieille mosquée et le musée ethnographique. En plus de découvrir la région, vous aurez l’occasion d’entendre parler de la vie quotidienne à Pankisi d’un point de vue local.

Les visites sont disponibles en quatre langues (dont l’anglais et le russe) et peuvent être adaptées à vos centres d’intérêt. Ce programme aide les jeunes de la communauté à améliorer leurs compétences linguistiques et à gagner leur vie.

Randonnée à cheval

La vallée de Pankisi est bien connue en Géorgie pour ses chevaux robustes et ses guides expérimentés, qui connaissent intimement les paysages et les itinéraires des hauts plateaux isolés. Les randonnées à cheval peuvent être organisées pour des durées plus ou moins longues, et conviennent aux cavaliers débutants comme expérimentés.

Les itinéraires locaux les plus accessibles mènent au mont Tbatana via le ravin de Batsara, et au mont Nakerala, qui regorge de forêts, de ruisseaux et de pâturages alpins. Les longues expéditions vers la Touchétie depuis la vallée de Pankisi sont très populaires auprès des touristes mais il faut compter au moins 3 jours si ce n’est plus.

Musée éthnographique du Pankisi

Situé à Duisi, le musée ethnographique de Pankisi répertorie des artefacts et des objets collectés dans toute la vallée. On y trouve des instruments traditionnels, des tapis tissés, des objets en feutre et diverses antiquités, ainsi que des outils, des pièces de monnaie et d’autres petits objets ayant une valeur archéologique.

Le musée est géré par Khaso Khangoshvili, historien local et gardien passionné de la culture kiste.

Il est nécessaire de prendre rendez-vous pour visiter le musée. La signalisation étant limitée, il est conseillé de se faire accompagner d’un guide local qui pourra interpréter les objets exposés.

La vieille mosquée de Duisi

Située à l’écart de la route principale de Duisi, la vieille mosquée a été construite en 1902 et fut la première mosquée de la vallée. Elle continue à fonctionner comme un lieu de culte actif pour la communauté de Pankisi. Le minaret de la mosquée se distingue par ses briques noires et rouges disposées selon un motif décoratif.

Si la porte n’est pas verrouillée, les visiteurs peuvent entrer dans la cour et admirer le minaret de l’extérieur. Le vendredi matin, les visiteurs peuvent assister à la cérémonie du Zikr des femmes.

Cérémonie soufie du Zikr

Chaque vendredi, les femmes kistes de toute la vallée se rassemblent à la vieille mosquée de Duisi pour pratiquer le Zikr, un rite spirituel ancien, ancré dans le mysticisme soufi.

À l’instar des derviches tourneurs en Turquie, les participants se déplacent en cercle à un rythme de plus en plus rapide tout en psalmodiant, en chantant et en tapant des mains.

Pratiqué par les communautés musulmanes du monde entier, le Zikr est un moyen d’atteindre l’unité avec Allah, Dieu. Dans la vallée de Pankisi, de nombreux hymnes et nazms soufis sont interprétés en langue tchétchène. Ces hymnes appellent à la paix et au pardon.

La vallée de Pankisi revêt une importance particulière car c’est le seul endroit du Caucase du Sud où les femmes pratiquent le Zikr dans la mosquée comme les hommes.

Les visiteurs sont invités à assister à la cérémonie du Zikr, qui a lieu tous les vendredis à midi. Lorsqu’elles assistent au Zikr, les femmes doivent se couvrir les épaules et les genoux et porter un foulard. Les hommes doivent porter des pantalons longs. Demandez la permission avant de prendre des photos ou de filmer.

Des visites culturelles permettent aux visiteurs de voir le Zikr et de comprendre la cérémonie.

Aznash Laaman

Aznash Laaman est un ensemble musical folklorique renommé de la vallée de Pankisi. Le groupe Kist, composé uniquement de femmes, a effectué des tournées à travers la Géorgie et les pays européens, ainsi qu’en Australie, enthousiasmant le public.

Leur répertoire se compose de chansons tchétchènes traditionnelles et de chants d’inspiration soufie.

Veuillez contacter le « Pankisi Valley Tourism & Development Association » pour organiser un concert privé.

La nouvelle mosquée

Située sur la route principale de Duisi, la nouvelle mosquée est l’un des sites les plus reconnaissables de la vallée de Pankisi. Achevée en 2002, elle est construite en briques rouges avec un minaret traditionnel et des ornements en demi-croissant.

Goûter à la cuisine kiste / Où manger dans la vallée de Pankisi ?

La cuisine kiste combine les traditions culinaires tchétchène et géorgienne et utilise des fruits, des légumes et des herbes biologiques cultivés localement.

La cuisine kiste typique comprend du mouton, de la chèvre, du bœuf ou du poulet. Les plats sont richement épicés avec des sauces aux noix, aux prunes, à l’ail et aux herbes. Dans les maisons d’hôtes locales, vous pourrez déguster du beurre tourné à la main, des fromages, des crèmes et des yaourts faits maison. De nombreuses familles fabriquent du pain à partir de maïs moulu à la meule de pierre.

Des spécialités telles que le Chaabilgish (Khachapuri tchétchène farci à la citrouille) et le Jijig-Galnash (boulettes de nouilles au mouton) ne se trouvent nulle part ailleurs en Géorgie.

Vous pouvez déguster de nombreuses spécialités locales au café Pankisi et dans la maison d’hote de Nazy.

La fabrication du fromage est une activité artisanale très répandue dans la vallée. De nombreux produits laitiers fabriqués de manière traditionnelle sont vendus sur les marchés régionaux.

Les Kist de la vallée de Pankisi continuent de pratiquer la tradition consistant à conduire les moutons et les vaches dans les pâturages des montagnes de mai à septembre, afin de produire des produits laitiers de haute qualité.

Dans toute la vallée de Pankisi, vous pouvez trouver des apiculteurs qui produisent du miel de qualité en utilisant des méthodes traditionnelles. On trouve des ruches dans de nombreux jardins et champs de la vallée.

Des visites culturelles emmènent les visiteurs chez un apiculteur populaire du village de Dumasturi pour qu’ils voient comment le miel est produit et puissent le goûter avec du thé.

Déguster une bière locale

Shengeli Tokhosashvili est propriétaire d’une petite brasserie dans le village d’Omalo qui produit une bière traditionnelle tchétchène sans alcool appelée Kisturi. Il lui a fallu deux ans pour transformer ce processus artisanal en une entreprise commerciale opérationnelle.

« La brasserie faisait partie intégrante de la vie de nos ancêtres. Je suis avocat et mon engagement dans ce domaine a commencé par une formation financée par l’USAID/Zrda, qui m’a aidé à rédiger des demandes de subvention et à élaborer des plans de production. Grâce à leur aide, j’ai pu développer l’idée de faire de l’ancienne tradition brassicole transmise par nos ancêtres mon activité principale. Il n’a pas été facile d’apprendre à créer et à gérer une petite entreprise, mais après deux ans, ma bière est aujourd’hui prête à être vendue.

La bière Kisturi est disponible dans les magasins de la vallée de Pankisi et de Tbilissi.

Des visites de la brasserie peuvent être organisées dans le cadre de circuits culturels pour voir comment la bière est produite et la goûter.

Maison-tour Vainakh

La maison-tour de Pankisi a été construite par un habitant de Jokolo, sur le modèle de l’architecture traditionnelle de Vainakh. Les tours Vainakh remontent au 1er siècle de notre ère et sont présentes dans les régions du Caucase du Nord et du Sud. Elles étaient utilisées à des fins militaires et résidentielles.

Artisanat local

L’artisanat des kistes fait partie intégrante de la culture tchétchène introduite dans la vallée au milieu des années 1800. Les habitants de la région accordent une grande importance à cet artisanat et se consacrent à la préservation de leur riche patrimoine.

La fabrication de feutre est l’un des métiers enseignés aux enfants de la région dans le cadre d’un programme visant à maintenir en vie l’art et l’artisanat kistes. Il existe des ateliers et des écoles dans toute la vallée où les artisans fabriquent des feutres à partir de la laine de mouton en utilisant des techniques traditionnelles.

Zizi, une feutrière locale, pratique la fabrication de feutre à la tchétchène depuis les années 1960. Elle est considérée comme un maître du feutre. Les visiteurs peuvent observer le processus de fabrication du feutre et acheter des chapeaux, des souvenirs et d’autres produits.

La chapelle de Saint Georges

Située à Jokolo, l’église Saint-Georges a été consacrée en 1888 et a servi la communauté chrétienne de Pankisi pendant des décennies. Bien qu’elle ne soit plus utilisée, l’église est considérée comme un monument culturel important et reste entretenue par les Kistes par respect pour leurs voisins orthodoxes.

Grâce aux dons d’un philanthrope local, l’église a été récemment rénovée et de nouvelles icônes ont été achetées pour l’humble intérieur de la chapelle, blanchi à la chaux.

Une famille locale s’occupe de l’église. Les visiteurs sont les bienvenus à l’intérieur. Renseignez-vous auprès de votre maison d’hôtes pour obtenir les clés.

Maisons traditionnelle kakhétienne

Le village d’Omalo, sur la rive orientale de la rivière, et le village de Dzibakhevi, à l’extrémité nord-ouest de la vallée, offrent de beaux exemples de l’architecture traditionnelle kakhétienne. Ici, les maisons en bois massif sont ornées de balcons sculptés, de treillis complexes et de fenêtres « galeries » appelées shushabandi au niveau supérieur.

Ce style d’architecture est adapté au climat et typique de la région. D’autres maisons sont construites en pierres lourdes ou en briques. Bien que la plupart des maisons les plus anciennes soient abandonnées, certaines sont encore entretenues avec soin par leurs propriétaires actuels.

Randonnées dans la vallée du Pankisi

La richesse culturelle de la vallée de Pankisi n’a d’égale que sa nature intacte. Certains des paysages les plus isolés, les plus beaux et les plus vierges de Géorgie sont facilement accessibles depuis Duisi.

L’ajout récent de plusieurs sentiers balisés a ouvert la vallée de Pankisi aux randonneurs et aux vététistes, menant à des alpages, des rivières, des cascades, des forêts et des vallées.

L’amphithéâtre et la tour de guet

Deux attractions populaires de la vallée de Pankisi sont facilement accessibles à pied ou à vélo depuis Duisi ou Jokolo.

L’amphithéâtre, qui a été construit en 1986, est situé au sommet d’une colline surplombant Duisi. Il est utilisé pour accueillir des événements communautaires. Un petit sentier part de l’amphithéâtre à travers les champs et mène à l’ancienne tour de guet, située sur une colline voisine. Celle-ci date du XIVe siècle. Depuis la base de la tour, les visiteurs ont une vue imprenable sur la vallée. D’anciennes tours de guet existaient dans les collines autour de la vallée de Pankisi. Elles étaient utilisées pour signaler la menace d’une invasion à l’aide de signaux de fumée blanche et noire.

• Durée : environ 1h30
• Difficulté : Facile, 5 kilomètres

Le sentier commence dans le village de Jokolo où il faut prendre une route de terre avant de monter vers la tour de Baltagori composée de trois étages. Depuis la tour, le sentier redescend, traverse de vastes champs et arrive à l’amphithéâtre, qui a été construit pour commémorer les victimes de la Seconde Guerre mondiale. De l’amphithéâtre, le sentier descend et se termine dans le village de Duisi où vous pouvez prendre la route principale pour terminer la boucle.

Chute d’eau de Khadori

La vallée de Pankisi recèle de nombreux joyaux de beauté naturelle. La cascade de Khadori, située à environ 3 km au nord de la centrale hydroélectrique de Khadori, est très appréciée des visiteurs. Vous trouverez plusieurs piscines le long de la rivière menant à la cascade et des endroits pour pique-niquer.

Le meilleur moyen d’accéder à la cascade est d’y aller en VTT, à pied ou à cheval.

• Durée : environ 2 heures
• Difficulté : Moyenne, 7 kilomètres aller-retour avec 320m de dénivelé

L’itinéraire permet de visiter l’une des principales curiosités des gorges de Pankisi, la cascade de Makhvali. Le sentier commence dans les environs du village de Khadori, suit le chemin de terre et, après 3,5 km, atteint la cascade, qui tombe d’une hauteur de 50 m.

Plateau de Tbatana

Situé au-dessus de la réserve naturelle de Batsara, Tbatana est un plateau montagneux alpin pittoresque à 1900 mètres d’altitude que l’on peut atteindre à pied, en VTT, à cheval ou en 4×4.

Du sommet rocheux de la montagne de Tbatana (2400 m), on a une vue panoramique sur les chaînes de montagnes du Grand Caucase des régions de Touchétie et de Khevsurétie, ainsi que sur la vallée de Pankisi en contrebas.

Les bergers locaux occupent des refuges de montagne pendant plusieurs mois (d’avril à octobre) pour produire du fromage de vache et de chèvre selon des méthodes traditionnelles, que les visiteurs peuvent goûter.

• Durée : environ 8 heures
• Difficulté : Difficile, 24 kilomètres aller-retour jusqu’au lac avec 1320m de dénivelé

Dans la montée vous longerez la réserve naturelle de Batsara qui n’est pas accessible aux touristes car elle protègre des ifs (taxus baccata) vieux de 2 000 ans. Préferez Mai ou Juin pour faire de la randonnée dans la région même s’il est possible de se promener jusqu’en octobre.

Pour atteindre le lac de Sakisto il faudra pousser encore 1 km depuis Tbatana. Celui-ci est très petit et n’est beau que pour les photos qui peuvent être prises par temps ensoleillé. Il est possible de camper sur le plateau sans aucun problème.

Il est possible de faire le plateau de Tbatana et de revenir par la chute d’eau de Khadori. Pour cela, consulter le Wikiloc ici.

Batsara | Réserve naturelle

La réserve naturelle intégrale de Batsara est située dans la partie nord-ouest de la vallée de Pankisi et s’étend sur un territoire de 5 500 hectares. Elle a été officiellement créée en 1935 pour protéger la flore et la faune endémiques, notamment les ifs, ainsi que les paysages vierges. Les réserves naturelles intégrales sont créées pour maintenir les processus naturels et les ressources génétiques dans un état dynamique et vierge, et pour mener des recherches et des études scientifiques, avec un impact mineur, à des fins éducatives et de surveillance de l’environnement.

Batsara possède un large éventail de forêts qui s’étendent de 700 à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Parmi les arbres de la forêt, on trouve l’if (Taxus baccata), le hêtre (Fagus sylvatica), le charme du Caucase (Carpinus caucasica), le châtaignier (Aesculus hippocastanum), ainsi qu’une végétation subalpine et de prairie. Le microclimat unique rend l’environnement de Batsara relativement frais en été et chaud en hiver.

La flore

La réserve naturelle abrite des ifs millénaires, dont l’un a été recensé comme ayant plus de 2000 ans. Les ifs à feuilles persistantes sont caractérisés par des troncs de grande taille, dont le diamètre atteint souvent 2 mètres. Les forêts d’ifs couvrent environ 600 à 900 hectares et se trouvent entre 900 et 1300 mètres d’altitude. Les forêts d’ifs purs sont très rares, ce qui fait de Batsara une région unique. Elles créent généralement des communautés végétales en association avec des hêtres. Les ifs poussent dans des endroits humides et ombragés et leurs troncs atteignent jusqu’à 25 mètres de haut. Les aiguilles contiennent des alcaloïdes toxiques, qui sont, tout comme les graines, toxiques pour l’homme. Les graines germent lentement et l’arbre pousse très lentement.

La faune

La diversité de la faune locale est remarquable et comprend de nombreuses espèces rares et menacées. Parmi les espèces endémiques spéciales, on trouve le lézard du Caucase (Darevskia caucasica), le lézard des prés (Darevskia praticola) et le lézard d’Artvin (Darevskia derjugini). En ce qui concerne les oiseaux, le coq de bruyère du Caucase (Phylloscopus lorenzii), le gypaète barbu (Gypaetus barbatus), le vautour fauve (Gyps fulvus) et le rare aigle royal (Aquila chrysaetos) peuvent être observés dans cette région.

On y trouve la rainette commune (Polypedates leucomystax), menacée dans le monde entier, et la grenouille caucasienne endémique (Pelodytes caucasicus), ainsi que le crapaud du Caucase et le crapaud vert (Bufo verrucosissimus, Bufotes viridis). La truite de rivière (Salmo trutta), un poisson d’eau douce qui habite les rivières froides de montagne riches en oxygène, est un poisson rare que l’on trouve dans la rivière Alazani et qui figure sur la liste rouge de la Géorgie en tant qu’espèce menacée.

Parmi les mammifères, on trouve des espèces endémiques telles que la musaraigne de Radde (Sorex raddei) et l’écureuil du Caucase (Sciurus anomalus), ainsi que d’autres animaux tels que le chamois (Rupicapra rupicapra), le loup (Canis lupus), le lynx (Lynx lynx) et l’ours brun (Ursus arctos), qui figure sur la liste rouge de la Géorgie.

La réserve naturelle intégrale de Batsara n’est pas accessible au public ou aux touristes sans l’autorisation de l’agence municipale de l’environnement. Les visites doivent être organisées à l’avance. À l’intérieur de la réserve, un garde forestier accompagne les visiteurs et les guide à pied le long de sentiers définis. Afin de protéger l’environnement et la faune, des règles strictes sont respectées : minimiser le bruit, ne pas cueillir de fleurs ni couper d’arbres, ne pas nourrir les animaux, etc. Des panneaux d’information à l’entrée de la réserve et le long des itinéraires fournissent des informations utiles sur les écosystèmes et les espèces.

Avez-vous déjà parcouru cette région reculée ? Partagez ci-dessous vos meilleurs souvenirs et je les ajouterai dans ma « to-do list ».