Tskaltubo, sanatoriums soviétiques abandonnés

Écrit par Sébastien

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Tskaltubo est une ville soviétique célèbre pour les 25 sanatoriums et bains qui la compose. Destination prisée de l’URSS, ses sanatoriums à moitié abandonnés et ses bains vétustes, attire aujourd’hui un type de touriste très différent. Dans cet article, je vous présente mon guide complet pour visiter ce joyau de l’Urbex. Dépêchez-vous, car les autorités ont déjà commencé les rénovations.

Temps de lecture estimé : 33 minutes

Histoire de Tskaltubo

Les eaux minérales curatives et les sources sulfureuses naturelles de Géorgie attirent les baigneurs depuis des lustres. Lorsque le pays faisait partie de l’Empire russe, des stations thermales ont été créées un peu partout, notamment à Abastumani, Borjomi et Menji.

Le sous-sol de Tskaltubo regorge de sources minérales à base de radon et de carbonate, dont la température naturelle est comprise entre 33 et 35 °C et qui sont réputées bénéfiques pour les systèmes cardiovasculaires et endocriniens, l’arthrite et les rhumatismes.

Les « eaux d’immortalité » de Tskaltubo ont probablement été découvertes au XIIIe siècle par un berger. Les premiers bains publics ont été construits dès les années 1870. À l’époque soviétique, notamment dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, Tskaltubo est devenue la plus populaire et la plus développée des villes thermales de Géorgie.

Tskaltubo pendant la période soviétique

Dans les années 1920, l’État acquiert le territoire de Tskaltubo et le déclare centre de balnéothérapie pour le traitement des problèmes de santé à l’aide d’eau minérale.

C’est cette même année que Staline visite Tskaltubo pour la première fois. L’histoire raconte qu’il s’était vu prescrire un traitement balnéologique par son médecin à Moscou afin de soulager ses douleurs aux jambes. Trois maisons thermales ont été construites avant sa visite en un temps record grâce aux 4 000 ouvriers recrutés pour le projet.

L’homme de fer s’est rendu à Tskaltubo pour la deuxième fois en 1951, accompagné de Lavrenti Beria. Il disposait de quartiers privés dans au moins un sanatorium, celui du ministère de la Défense de l’Union soviétique (aujourd’hui Tskaltubo Spa Resort), de sa propre salle de bains à l’établissement de bains n° 6, et même d’une maison d’été sur une colline voisine.

Dans les années 1950, le parc central de Tskaltubo abritait neuf établissements de bains et centres de bien-être. Parallèlement, 22 sanatoriums et hôtels de style néoclassique soviétique ont été construits en bordure du parc pour accueillir les visiteurs. Comme les eaux minérales perdent leurs propriétés curatives dans les 3 à 4 minutes qui suivent leur libération, elles ne peuvent être ni pompées ni mises en bouteille. Seuls les spas de la « zone de balnéonologie » ont accès aux sources, et les traitements ne sont donc proposés qu’à l’intérieur du parc.

À son apogée, 125 000 personnes venues de toute l’URSS visitaient la ville chaque année. Il y avait même des trains directs pour Tskaltubo depuis Moscou. Aussi prestigieuse qu’elle soit, Tskaltubo n’était pas nécessairement réservée à la haute société : les travailleurs de tout bord se rendaient à Tskaltubo en vertu de l’article 119 de la Constitution de l’URSS, « le droit au repos et aux loisirs », où un médecin pouvait délivrer un bon de traitement, tous frais payés, d’une durée de 14 à 21 jours.

Les anciens de Koutaïssi, se souviennent du Tskaltubo comme d’un lieu vivant, plein d’activité et de joie.

Tskaltubo dans les années 90′

Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en décembre 1991, l’industrie thermale de Tskaltubo a fait de même. La plupart des bâtiments ont été laissés à l’abandon et finalement vidés de leurs tuiles, tuyaux, radiateurs, meubles et de tout ce qui pouvait être brûlé comme bois de chauffage, réutilisé ou vendu comme ferraille.

En 1992, Tskaltubo a trouvé un nouvel usage en tant que foyer temporaire pour les personnes fuyant l’Abkhazie. Entre 9 000 et 12 000 personnes (sur un total de 250 000) ont trouvé refuge dans les anciens sanatoriums. Trente ans plus tard, on estime que 477 familles soit entre 2 000 et 6 000 personnes, vivent toujours dans ces bâtiments vétustes et délabrés.

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Ce qu’il reste aujourd’hui

En 2013, un certain nombre de sanatoriums ont été achetés par des investisseurs privés et revendus. En 2018, un projet visant à faire de Tskaltubo la « plus grande destination thermale d’Europe de l’Est » a été lancé, mais il n’a guère abouti. Aucun des 15 sanatoriums appartenant au gouvernement n’a été remis à neuf.

En 2019, le milliardaire géorgien et ancien président, Bidzina Ivanishvili, a proposé d’acheter tous les sanatoriums pour 1 GEL et de financer en contrepartie le plan de développement mis en sommeil. Dans le cadre de ce plan, les familles vivant dans les sanatoriums seraient relogées.

À l’été 2022, il est de nouveau question de réaménager Tskaltubo. Dans le cadre de l’initiative « Une nouvelle vie pour Tskaltubo », 14 bâtiments ont été mis aux enchères. Plusieurs d’entre eux ont apparemment trouvé preneur. Certaines familles ont été relogées dans de nouveaux appartements à Tskaltubo et à Koutaïssi, mais de nombreux sanatoriums, y compris ceux qui sont actuellement en vente, sont encore habités.

À l’heure où j’écris ces lignes, Tskaltubo reste dans l’incertitude.

Est-ce que Tskaltubo est abandonné ?

L’une des plus grandes idées fausses sur Tskaltubo est que la ville est abandonnée. S’il est vrai que certains sanatoriums et bains publics sont déserts, Tskaltubo est toujours bien vivante. Les sources 2 et 6 fonctionnent toujours, le centre thermal de Tskaltubo, qui a été rénové, continue d’attirer les vacanciers, et un grand nombre de nouveaux hôtels, restaurants et cafés ont été construits dans la ville.

Lorsque les familles déplacées de force d’Abkhazie ont été hébergées dans les sanatoriums de Tskaltubo, il s’agissait d’une mesure temporaire. Une génération plus tard, beaucoup attendent toujours le logement permanent qui leur a été promis. Entre-temps, des enfants sont nés et ont grandi ici.

Les conditions de vie sont loin d’être idéales, mais les gens ont tiré le meilleur parti de la situation. Les parcs et les jardins ont été transformés en potagers et en pâturages avec des vaches et des cochons. Les sanatoriums occupés semblent avoir l’électricité et l’eau courante. Au fil des ans, la plupart des vieux meubles et planchers ont été brûlés pour servir de combustible.

Quelques conseils sur place

  1. Respectez les familles qui vivent à Tskaltubo. N’oubliez pas que même si les batiments sont délabrés, vous pouvez être chez quelqu’un. Soyez courtois.
  2. Évitez les zones manifestement habitées et faites attention à ne pas vous aventurer accidentellement dans l’espace vital de quelqu’un. Saluez toujours les personnes que vous croisez. Si vous rencontrez quelqu’un près de l’entrée d’un sanatorium, demandez poliment la permission d’entrer en disant « Shadesleba shemovide ? » et dites-lui un grand « Didi madloba » en partant.
  3. Évitez de photographier les gens et les appartements occupés à moins qu’ils ne vous en donnent la permission.
  4. Inutile de dire que tout ce que vous faites à Tskaltubo est à vos risques et périls. La plupart des bâtiments sont dans un tel état de délabrement qu’il est dangereux de s’y promener. Faites attention aux trous béants dans le sol, aux fontaines vides et au béton effondré.
  5. La plupart des sanatoriums abandonnés sont remplis de débris, notamment de verre brisé. Portez des chaussures fermées et faites attention où vous mettez les pieds, surtout si vous montez ou descendez des escaliers ou si vous marchez sur des planches pourries.
  6. Il y a beaucoup, beaucoup de chiens des rues à Tskaltubo. Ils sont en général amicaux mais faites attention à ceux qui gardent des propriétés ou du bétail.

Combien de temps me faut-il pour visiter Tskaltubo ?

Tskaltubo peut sembler petite sur la carte, mais elle est faussement grande. La visite des sanatoriums et des bains publics nécessite beaucoup de marche. Je peux vous accompagner dans une visite d’une demi-journée pour voir les principaux points d’intérêt accessibles. Nous pouvons coupler cette visite avec une autre demi-journée pour voir une grotte ou un canyon. Si vous voulez voir tout ce qui figure sur cette liste, il vous faudra au moins deux jours complets.

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Plan de Tskaltubo

L’emplacement des sanatoriums de Tskaltubo, même ceux occupés, n’est pas un secret. Tout est épinglé sur Google Maps, mais certains sont répertoriés sous leur nom géorgien ou russe, ce qui rend leur recherche plus délicate.

Vous pouvez zoomer sur ma carte intéractive et découvrir tous les points d’intérêt que je décris dans le guide ci-dessous. Cliquez sur le rectangle pour l’ouvrir en plein écran.

Conseil : utilisez la vue satellite de Google Maps lorsque vous vous promenez. Il est beaucoup plus facile de trouver les routes et les points d’accès aux sanatoriums qui se trouvent à l’écart de la rue principale.

Guide des sanatoriums, hôtels et bains de Tskaltubo

Cette section contient des descriptions et des conseils pour visiter 20 sanatoriums, hôtels, bains publics et un institut de recherche. Pour vous aider à choisir les établissements à visiter en priorité, j’ai utilisé un système d’évaluation purement subjectif :

*** – à voir
** – vaut le coup
* – si vous avez le temps

Les termes « sanatorium » et « hôtel » semblent être utilisés de manière interchangeable, bien que les sanatoriums soient généralement plus grands et plus imposants, tandis que les hôtels sont plus modestes. Attention, les bains publics ne se trouvent qu’à l’intérieur du parc.

Vous remarquerez que de nombreux sanatoriums portent le nom des travailleurs pour lesquels ils ont été construits : le personnel des chemins de fer, les soldats, les personnes travaillant dans l’industrie métallurgique, etc. D’autres tirent leur nom de l’histoire ou de la mythologie géorgienne.

Changement en 2024
Plusieurs sanatoriums ont été cloisonnés en préparation des travaux et mis sous surveillance (Iveria, Shakhtiori, Tbilisi, hotel intourist, Imereti et la datcha de Staline). Les familles ont été évacuées et de grands changements sont en cours. Je ne sais pas exactement ce que l’avenir nous réserve, mais je pense que les jours de Tskaltubo en tant que paradis de l’Urbex sont comptés.

1. Sanatorium Iveria ***

Construit en 1962, Iveria est l’un des sanatoriums les plus photographiés de Tskaltubo. Vous reconnaîtrez sans doute le hall d’entrée principal, aux murs bleus, avec une grande ouverture ronde au plafond qui laisse apparaître la mezzanine. Plus loin dans le bâtiment, vous trouverez des salles de soins carrelées, un théâtre et plusieurs œuvres d’art de rue.

Tskaltubo Sanatorium Iveria

Iveria a été vendu à des investisseurs en 2017 et il est prévu de le démolir et de le remplacer par un nouvel hôtel. Il y a une clôture de sécurité, les portes ne sont pas verrouillées. Le bâtiment n’est pour le moment pas gardé. Entrez à l’avant du bâtiment, sur le côté est, en face du terrain de sport, où il y a une grande ouverture dans la clôture.

MAJ été 2024 : Le sanatorium Ivera est aujourd’hui entouré d’une nouvelle clôture métallique et est malheureusement inaccessible. On peut encore voir la façade du bâtiment en se tenant à l’un des piliers de la rue. Mais il n’est pas possible de pénétrer à l’intérieur.

2. Sanatorium Shakhtiori ***

Construit en 1952, le Sanatorium Shakhtiori ou « Sanatorium des mineurs » est le bâtiment le plus grand et le plus impressionnant de Tskaltubo. Il jouit d’une position privilégiée au sommet du parc et est orienté vers le sud, en direction des bains. On accède à l’entrée principale par l’est, en empruntant une allée qui part de la route principale. La façade avant est grandiose, avec une énorme fontaine, des palmiers imposants, des escaliers symétriques en pierre et des rangées de colonnes le long de chaque balcon.

Tskaltubo Sanatorium Shakhtiori

Également propriété privée, Shakhtiori est clôturée et gardée. S’il y a un garde sur place et que vous parvenez à entrer, vous constaterez que le bâtiment est en assez mauvais état. La plupart des petites pièces ont été complètement vidées de leur contenu, mais vous pouvez encore voir des colonnes en marbre et un éventail de papiers peints floraux écaillés. Ne manquez pas la salle de concert, où un rideau rouge pend mollement sur la scène.

3. Sanatorium Tbilisi **

Tskaltubo Sanatorium Tbilisi
Crédit photo urbexery.com

Construit entre 1950 et 1951, le Sanatorium Tbilisi est un bâtiment de sept étages situé sur le côté nord-est du parc. Construit dans le style « stalinien tardif », il est assez austère et pointu comparé à d’autres designs plus doux. Il disposait de suffisamment de lits pour accueillir 732 personnes.

Lorsque vous arrivez en haut des escaliers de l’entrée principale, deux griffons sont là pour vous accueillir. À l’intérieur, il y a plusieurs salles avec de magnifiques sols en marbre. La cour intérieure, envahie par les plantes est ravissante.

En 2023, ce bâtiment a été vendu et la restauration a débuté.

4. Sanatorium Géologie *

Le Sanatorium Geologie se trouve derrière le Sanatorium Tbilisi et reste accessible par la rue Baratashvili. Construit entre 1975 et 1976, c’est un vestige de la deuxième vague de développement de Tskaltubo. Contraste total avec son voisin le plus proche, il dispose d’une simple façade en béton de cinq étages et un toit plat. Celui-ci est habité et ne porte pas un grand intérêt.

5. Sanatorium Gelati **

Construit entre 1953 et 1964, Gelati possède un belvédère de style soviétique classique. En vous approchant de la façade, vous verrez comment les résidents ont utilisé des briques pour bloquer les espaces dans les balustrades, transformant ce qui était des balcons en minuscules cuisines fermées.

Passez directement du côté ouest où une cour vide mène à une rotonde en béton qui était probablement une salle de concert. Juste au-delà, il y a une entrée avec des carreaux en damier rose et des murs bleus. Vous pouvez monter d’un étage mais pas plus, l’accès est bloqué. Du balcon, vous avez une vue sur l’intérieur du complexe.

6. Sanatorium Metalurgist ***

Le sanatorium Metalurgist est l’un des rares encore en bon état. Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’imagination pour imaginer à quoi il devait ressembler à l’époque de sa splendeur.

Le bâtiment est situé en retrait dans une zone fortement boisée : le moyen le plus simple d’y accéder est de suivre l’allée de la rue Baratashvili, qui commence par un virage en épingle à cheveux. Deux piliers en pierre (ce qu’il reste des grilles) marquent le chemin vers la grande entrée.

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Crédit photo Jeroen Taal

La lourde porte d’entrée en bois est gardée par l’une des habitantes. En demandant gentiment, elle vous laissera passer moyennant un billet. Elle ne vous fera pas le tour du bâtiment, pour cela, il faut prendre contact avec moi.

Le hall d’entrée principal est superbe : Les moulures d’origine et la rampe d’escalier en bois autour de l’ouverture de la mezzanine sont encore en excellent état, tandis qu’un énorme lustre est suspendu au centre. Remarquez le plâtrage des murs exquis et la ferronnerie des escaliers, de vrais œuvres d’art.

Étonnamment, vous pouvez encore voir les anciens panneaux du bureau du directeur et de la bibliothèque encore suspendus. À l’intérieur de la petite bibliothèque, il y a quelques étagères en bois débordant de livres. La salle de concert est vidée, à l’exception de quelques sièges solitaires et d’un piano en très mauvais état.

Sur le côté ouest, il y a un magnifique atrium qui servait de restaurant avec les cuisines adjacentes. La plupart de ses fenêtres en verre sont encore intactes et un arbre pousse au milieu à même le béton.

7. Sanatorium Rkinigzeli *

Le sanatorium Rkinigzeli (« Sanatorium du chemin de fer » ou « des ferrailleurs ») a été construit entre 1948 et 1954 et appartenait au département des routes de l’URSS. Conçu par V. Wevilova et N. Pociposova, il donne directement sur le parc et peut être vu depuis la route principale. À son apogée, ce sanatorium pouvait accueillir 350 personnes. Le bâtiment de cinq étages contenait également des laboratoires et des studios. Aujourd’hui, le bâtiment est occupé par des réfugiés.

8. Sanatorium Tskaltubo *

Situé juste en bas de la route de Rkinigzeli, le Sanatorium Tskaltubo a été construit en 1931, ce qui en fait l’un des plus anciens bâtiments de la ville. Il est également habité. Vous pouvez voir que les balcons avant sont construits pour créer un espace supplémentaire. Les poteaux de la porte en pierre sont très beaux et ont un design similaire à ceux du Sanatorium Medea.

9. Sanatorium Medea ***

Construite entre 1954 et 1962, Medea est splendide. La façade avant, faite de colonnes et d’arcs incurvés, est absolument spectaculaire. Il n’est pas étonnant que ce soit un lieu très prisé pour les photos de mariage.

Conçu par Aleksandre Intskirveli et Toma Potskhishvili, Medea s’appelait à l’origine Sanatorium Tsekavshiri. Le nouveau nom a été choisi en rapport avec le mythe de Jason et des Argonautes. Il comptait 326 lits. Le complexe est immense, donc je suppose que les chambres devaient être assez généreusement proportionnées.

Tskaltubo

Ne manquez pas la fontaine dans le jardin avant sur le côté ouest, c’est la seule que j’ai vue avec ses sculptures encore intactes. L’escalier en cascade qui menait à la porte d’entrée est envahi par la végétation et méconnaissable. Vous pouvez déambuler dans les anciens appartements des réfugiés et suivre les flèches pour atteindre la piscine. Attention où vous mettez les pieds, en novembre 2024, une canalisation a explosé et les sous-sols sont inondés.

Je pense que les travaux du Sanatorium Medea vont bientôt commencer, et ce n’est donc plus qu’une question de mois avant qu’il ne soit fermé aux touristes. Si vous voulez explorer l’intérieur, c’est le bon moment pour le faire.

10. Sanatorium Megobroba *

Construits entre 1937 et 1940, les sanatoriums Megobroba et Megobroba II (alias « Amitié » et « Amitié II ») sont deux modestes hôtels de trois étages situés en retrait de la route principale. Les deux sont occupés. Ils ne valaient pas vraiment la peine d’être photographiés.

11. Sanatorium Sakartvelo **

Construit en 1970, le Sanatorium Sakartvelo possède une façade modulaire étonnante qui descend presque en cascade le long de la colline vers la route principale. Il possède toujours son enseigne d’origine montée sur le toit, ce qui le rend tout à fait unique.

Cet hôtel a été totalement transformé en logements et comporte un certain nombre de petites boutiques et d’ateliers aux niveaux inférieurs. Il y a toujours eu beaucoup de monde autour et des enfants jouant dans le jardin.

Sanatorium Sakartvelo

La mosaïque soviétique parfaitement conservée à l’intérieur est à voir. Le dessin abstrait aux couleurs vives semble si étrange sur un fond de béton brut et de sols en terre battue. La fontaine vide située devant le mur de mosaïque est également revêtue de carreaux colorés aux motifs aquatiques. La mosaïque est située dans la partie arrière du bâtiment. Si vous entrez par la route principale, la seule façon de monter est de grimper sur un chemin raide et boueux.

12. Hotel Aia **

Traversant le côté est du parc, l’hôtel Aia se trouve dans l’une des rues secondaires. Comme Sakartvelo, il abrite une mosaïque spectaculaire de l’ère soviétique qui vaut le détour. Nommé d’après l’ancienne capitale de Colchide, l’hôtel Aia a été construit entre 1970 et 1985. Il a depuis été converti en appartements et de nouveau abandonné.

Hotel Aia

La mosaïque sur le thème du vin est une scène colorée de personnes récoltant des raisins et s’occupant de Qvevri. Les pièces situées autour du hall où se trouve la mosaïque devaient être des salles de bains : Certaines ont encore leurs carreaux bleus et leurs baignoires. Le fait que cette mosaïque soit encore debout est assez incroyable étant donné l’état horrible du bâtiment. Le toit fuit et tout est endommagé par l’eau.

Lorsque vous vous trouvez devant le bâtiment, vous pouvez voir une deuxième mosaïque sur la droite. Celle-ci n’a pas connu le même sort et est partiellement détruite.

13. Tskaltubo Spa Resort (Sanatorium militaire) ***

Anciennement utilisé par le ministère de la Défense de l’Union soviétique, c’est le seul sanatorium de Tskaltubo qui a été partiellement restauré. Désormais connu sous le nom de Tskaltubo Spa Resort, cet hôtel 4 étoiles de 135 chambres a rouvert ses portes en 2011 après d’importants travaux de rénovation sur une partie de la propriété.

Tskaltubo Spa Resort

Le complexe massif comprend deux ailes d’hébergement reliées à une salle de concert centrale et à un restaurant par des passerelles couvertes. Une moitié a été magnifiquement restaurée, l’autre est restée intacte, ce qui vous permet de comparer et d’opposer ce qui aurait pu se passer si l’ensemble du complexe avait été laissé à l’abandon. En séjournant dans ce complexe, vous pouvez vous faire une idée du potentiel de Tskaltubo si les anciens hôtels reçoivent enfin la restauration dont ils ont tant besoin.

Les hôtes ont le champ libre sur les 16 hectares de la propriété et peuvent visiter la salle de concert préservée qui se trouve au dessus de l’immense salle à manger. Dans les combles, il y a des banderoles soviétiques à la gloire de Lénine.

À l’accueil, demandez les clés pour accéder à la suite du dictateur, qui était apparemment réservée au leader. Elle se trouve dans la partie abandonnée au sud du complexe. Premier bâtiment après l’entrée des voitures. Quand j’y étais en novembre 2024, le chef de la sécurité m’a fait la visite et j’ai pu accéder à la totalité du bâtiment. Les dernières pièces au fin fond de l’immense couloir renferment des fioles médicinales qui devaient faire office de pharmacie à l’époque. La chambre du dictateur est très impressionnante, car c’est seule salle de la ville qui n’a pas bougé. J’ai l’impression que quelqu’un a défait les lits et arrangé le samovar pour rendre l’endroit plus authentique.

Comptez 80€ pour une chambre double dans un vrai hôtel soviétique. Attention, vous ne pourrez pas accéder au site sans reservation.

14. Hôtel Savane *

Construit entre 1947 et 1975, l’hôtel Savane se trouve à l’angle nord-est du parc. Il est complètement abandonné et l’intérieur est détruit. L’entrée extérieure est la meilleure partie, notamment le portique incurvé plâtré de lierre.

15. Institut de recherche en villégiature **

Ce bâtiment est un ancieninstitut de recherche sur le tourisme aussi appelé Sanatorium Filiali. Construit en 1939, il ressemble beaucoup aux autres sanatoriums de la région, mais avec l’ajout de salles d’eau le long de la cour. L’entrée est marquée par deux poteaux en béton, et la façade d’angle est très imposante, avec de hautes colonnes sur deux côtés.

Les niveaux inférieurs du bâtiment sont en ruine, mais une partie du parquet à chevrons reste en place. Il y a énormément de débris qui traînent dont des cartes, des catalogues, des fiches clients etc… Il y a aussi beaucoup de vieilles bouteilles en verre, d’eau minérale Borjomi et de vin Rkatsiteli.

Si vous souhaitez vous payer un sanatorium soviétique, sachez qu’en 2024, celui-ci est à vendre aux enchères à un prix commençant à 2 millions d’euros.

16. Sanatorium Imereti ***

Construit entre 1950 et 1961 par V. Alexi-Meskhishvili et L. Janelidzewas, le Sanatorium Imereti est un autre bâtiment majestueux avec un grand escalier double en pierre noire. Les colonnes décoratives qui montaient autrefois la garde gisent maintenant en morceaux sur l’escalier.

Le côté droit du bâtiment est occupé, tandis que l’entrée et le côté gauche sont vides. À l’extrême gauche, en vous approchant, vous trouverez une rotonde volumineuse (anciennement un auditorium en plein air) soutenue par un cercle de colonnes arquées.

Tskaltubo sanatorium imereti

Le Sanatorium Imereti a été acheté par des investisseurs. Certaines personnes ont récemment signalé qu’un garde de sécurité leur avait interdit l’accès. D’autres voyageurs ont déclaré avoir pu entrer sans encombre.

17. Les bains N°8 ***

Icône de Tskaltubo, l’établissement des bains n° 8, conçu par l’architecte géorgien Ioseb Zaalishvili, est le célèbre spa public en forme d’ovni. Sous un toit rond incurvé de plusieurs tonnes, des grappes de baignoires sont disposées comme des pétales de fleurs (les 14 républiques soviétique socialistes) autour d’une fontaine centrale (la Géorgie). Si vous regardez attentivement, vous pouvez voir les endroits où des becs ont dû être fixés pour canaliser l’eau qui coule.

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Les murs en béton teinté portent les contours de cerfs gambadant et de scènes de nature. Des fondations en briques arrondies et des supports métalliques vous montrent où devaient se trouver les écrans de verre.

Le soleil entre par une grande ouverture circulaire dans le toit. Il y a quatre points d’entrée au bain public, tous faciles à localiser dans le parc. Malheureusement, il y a beaucoup de déchets et de débris à l’intérieur.

18. La source N° 6 ***

Le plus grand complexe du parc, l’établissement de bains n° 6 est l’un des deux spas de Tskaltubo qui fonctionnent encore. Il y a des piscines minérales publiques et des bains individuels à l’intérieur, avec toute une gamme de traitements proposés y compris des traitements originaux comme la spéléothérapie (une thérapie respiratoire consistant à respirer à l’intérieur d’une grotte).

Le dictateur avait une salle de bains privée dans une pièce lumineuse avec une grande baignoire carrée recouverte de magnifiques mosaïques en forme de limule. Elle a été épargnée pendant les rénovations et apparaît à peu près comme à l’époque où le dirigeant fréquentait Tskaltubo. Pour y accéder, c’est une chance sur deux. Demandez gentiment.

Les visiteurs sont toujours les bienvenus dans la zone de réception. Vous y trouverez un vase commémoratif décoré de minuscules photos de Tskaltubo des années 1950 à 1970. La façade des bains est très impressionnante, avec Staline représenté dans la frise au-dessus de la porte et une énorme fontaine sur le thème de Jason à l’avant.

19. Les bains N°2 *

Géré par l’hôtel Park Resort, c’est le deuxième spa en activité à Tskaltubo où vous pouvez vous faire soigner si vous le souhaitez. Il s’agit d’un bâtiment plus austère. Il y a de belles mosaïques de l’époque soviétique dans le jardin avant.

20. Les bains N°4 et N°5 *

Le bain N°5 abandonné est le seul bâtiment de Tskaltubo dans lequel j’ai regretté d’être entré ! Il est complètement en ruine et l’odeur est presque insupportable. Il semble s’être considérablement détérioré au cours des dernières années. J’ai vu de belles photos de bains aux carreaux jaunes qui ont été prises ici, mais aujourd’hui, on peut à peine distinguer la couleur des carreaux à cause de tous les gravillons et de la saleté.

Le bain N°4 est fermé et sert de débaras.

21. Intourist *

L’Intourist était le seul hôtel où les étranger avaient le droit de séjourner. Conçu par Rusudan Lortkipanidze en 1976, il est aujourd’hui dans un terrible état d’abandon. Il a manifestement été occupé à un moment donné, mais il est actuellement vide. Un garde en uniforme officiel se tient à la porte et refuse très poliment l’entrée. Cela m’indique que le bâtiment appartient probablement au gouvernement.

Autres lieux intéressants à Tskaltubo

La gare des trains

Lorsque les vacanciers arrivent à Tskaltubo en train depuis Moscou, la gare construite en 1955 est la première chose qu’ils voient. Le bâtiment en pierre de couleur crème est grandiose, tandis que les quais sont aujourd’hui complètement envahis par la végétation.

Le bureau des postes

Le bureau de poste abandonné de Tskaltubo est impossible à manquer : l’immense structure de béton et de verre, avec sa rampe sinueuse, fait directement face à l’entrée principale du parc, au nord. La façade moderne a été ajoutée au début des années 2000 avant que le bâtiment ne soit abandonné en 2013. Le bâtiment d’origine, construit dans les années 1970, abritait également le service téléphonique longue distance de la ville.

Hôtel N°2 et la Datcha de Staline

Staline n’a visité Tskaltubo que quelques fois, mais il a tout de même trouvé l’occasion d’y construire une datcha. En montant la colline qui mène à la datcha, vous passerez devant l’ancien hôtel n° 2, qui date des années 1940. Ce complexe comprend des logements, un établissement de bains et une immense grange légèrement futuriste.

En novembre 2024, j’ai pu monter en voiture jusqu’à la datcha sans problème. Il n’y avait personne sauf des vaches et des chevres.

Studio photo et arrêts de bus de Tskaltubo

Des dizaines de bâtiments étranges sont disséminés un peu partout. Dans les années 1970, les Soviétiques ont construit un studio photo pour que les heureux vacanciers puissent repartir avec de beaux clichés. Il se trouve aujourd’hui sur le terrain d’un centre médical, à côté du Park Hotel. Le portail était ouvert à chaque fois que nous passions devant, de sorte qu’il était facile d’y entrer pour voir de plus près.

Arrêt de bus Tskaltubo

Disséminé dans la ville, vous verrez aussi de nombreux arrêts de bus en forme de champignon. Ce design soviétique me fait toujours sourire et c’est plutôt sympa pour l’époque.

Musée de Tskaltubo

Le petit musée local de Tskatubo est principalement consacré aux objets archéologiques plutôt qu’aux bains ou à l’histoire soviétique. Il n’y a aucune explication en anglais. Néanmoins, cela vaut la peine d’y jeter un coup d’œil si vous avez le temps ou si vous avez besoin d’un endroit ombragé où vous réfugier pendant une demi-heure. Le bâtiment lui-même date de la période soviétique : Il a été construit en 1972 par l’architecte Giorgi Eristavi. Le musée est ouvert tous les jours de 9h à 18h. L’entrée coûte 5 GEL.

Marché central

Le bazar de Tskaltubo contraste totalement avec le parc tranquille et les bains vides. En fait, toute la partie supérieure ouest de la ville, autour du bazar, est une véritable ruche. Si vous avez besoin d’un distributeur de billets, d’un magasin de proximité ou d’un taxi, c’est là qu’il faut aller.

Trois adresses pour manger un bout à Tskaltubo

Magnolia

À l’époque, le Café Magnolia était l’endroit à ne pas manquer à Tskaltubo. Le complexe a été conçu dans les années 1950 par Carlo Moretti, un architecte italien basé à Tbilissi. Après avoir été abandonné, il a été entièrement restauré en 2019. Les colonnades et les terrasses reflètent certains modèles de bains de l’époque. Le restaurant lui-même est assez bon, ce qui en fait un endroit idéal pour s’arrêter et se ravitailler.

magnolia Tskaltubo

Imeretian Esquisse

Ce nouveau restaurant situé à côté de Magnolia est magnifiquement placé dans une superbe veranda. Le service est bon et les plats délicieux pour des prix sont très raisonnables.

Otia’s Ezo

Juste à côté du musée local, la maison-musée de l’auteur et dramaturge Otia Ioseliani est, à mon avis, la plus intéressante des deux. Le niveau supérieur de sa maison ressemble à ce qu’il était avant sa mort en 2011, avec des étagères, des affiches de théâtre et toutes sortes d’objets intéressants.

Au rez-de-chaussée, la famille a installé une cave où elle organise des dégustations de vin. Le petit-fils d’Otia, également prénommé Otia, brasse lui aussi de la bière artisanale et fabrique du cidre. Réservez pour une dégustation de vin ou de bière, un déjeuner ou un dîner, ou venez simplement vous promener dans le musée. L’entrée du musée est gratuite.

Excursion de 3 jours en Imérétie au départ de Tbilissi

Cette excursion sur trois jours vous donnera l’occasion de voir les plus beaux coins d’Imérétie. Afin d’en profiter pleinement, je viendrai chercher votre groupe de 1 à 4 personnes où vous le souhaitez dans Tbilissi à 9h00 pétante. Après 3h30 de route, nous commencerons par les monastères historiques d’Imérétie dont Gelati et Motsameta. Ensuite, nous prendrons le temps de déambuler dans la vieille ville de Koutaïssi pour voir les principaux points d’intérêt. Nous terminerons la journée à la cathédrale de Bagrati. Dîner traditionnel et dgustation de vin possible le soir.

La seconde journée sera dédiée aux somptueux canyons d’Imérétie. Dans la matinée, nous nous rendrons au canyon d’Okatse. Nous prendrons le chemin dans la forêt pendant quelques kilomètres avant d’emprunter le pont qui enjambe les gorges. Depuis celui-ci, nous verrons des paysages fantastiques avant d’atteindre la plate-forme panoramique qui offre des vues d’une beauté incroyable. La seconde étape est le canyon de Martvili où nous ferons un petit tour en bateau pour voir la chute d’eau. Si votre condition physique le permet, il y aura quelques bonus. Je précise que cette journée est faisable si les conditions climatiques le permettent.

Le troisième jour, avant de rentrer à Tbilissi, nous irons visiter Tskaltubo et la grotte de Tetra OU la grotte de Prometheus.

Possibilité d’ajouter une quatrième journée pour aller voir le musée archéologique de Vani.

La situation sur place change constamment. N’hésitez pas à partager votre impression dans les commentaires.

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