Le chichilaki (En géorgien : ჩიჩილაკი) est un arbre de Noël traditionnel géorgien fabriqué à partir de branches de noisetier ou de noyer séchées qui sont rasées pour former un petit conifère. Ces ornements de couleur pâle font entre 20 cm et 3 mètres de hauteur. On trouve plus souvent les chichilaki en Gourie et en Mingrélie, près de la mer Noire, mais on peut également en trouver dans certains magasins autour de la capitale Tbilissi. Le président de la Géorgie propose actuellement que le chichilaki soit inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité à l’UNESCO.
Temps de lecture estimé : 7 minutes
Origine du Chichilaki
Le Chichilaki est un très vieil arbre de Noël et du Nouvel An dont l’origine est considérée comme définitivement pré-chrétienne. Initialement, il était conçu comme un arbre du Nouvel An. Ses racines sont liées à la tradition biblique de l’arbre de vie, et il présente des similarités avec des traditions anciennes égyptiennes, assyriennes et aryennes. Dans le contexte des traditions géorgiennes du Nouvel An, le mekvle (le premier visiteur) apportait une branche de noyer, un symbole de fertilité, pour fabriquer cet arbre sacré. Traditionnellement, le Chichilaki était fabriqué à partir d’un bâton de bois de noyer chauffé, dont les copeaux étaient rasés et laissés en spirales pendantes. Cet arbre était un symbole de fertilité et était décoré de baies, de grenades, de plantes persistantes et surmonté du pain rituel (bokeli). Il était considéré comme la variété géorgienne de l’arbre de vie. En outre, le Chichilaki peut être lié au soleil (le pain rituel représentant le soleil et les copeaux, ses rayons), et il est parfois perçu, d’un point de vue cosmologique, comme l’axis mundi de l’univers ou «l’arbre de lumière». L’ensemble des symboles et des actions rituelles suggère une origine découlant d’interprétations populaires de la culture byzantine non canonique, plutôt que du paganisme.
Le Chichilaki a commencé à être considéré comme un arbre de Noël après 337 après J.-C., l’année où la Géorgie adopta le christianisme comme religion d’État. Il est désormais une partie importante de la fête de Noël orthodoxe géorgienne, célébrée le 7 janvier. Les Géorgiens croient que l’arbre rasé ressemble à la célèbre barbe de Saint Basile le Grand, qui est censé rendre visite aux gens durant Noël. Pour cette raison, le Chichilaki est parfois appelé «la barbe de Basile». Il est fabriqué à partir de branches séchées de noisetier ou de noyer rasées pour former un petit arbre. Ces ornements de couleur pâle sont les plus répandus dans les régions de Gourie et Mingrélie, près de la mer Noire, la Gourie étant considérée comme le foyer spirituel du Chichilaki.
Une tradition qui se développe
L’utilisation du chichilaki comme décoration de Noël est généralement considérée par les Géorgiens comme plus respectueuse de l’environnement que la coupe des pins. Comme ils sont fabriqués à partir de branches élaguées, on considère que cela est bénéfique pour la santé des arbres.
Le gouvernement géorgien a pris des mesures pour soutenir la préservation de l’environnement en imposant une amende coûteuse à toute personne surprise en train de récolter et de transporter des pins en dehors des exploitations enregistrées. L’amende est fixée à environ 1 200 USD (765 £), soit trois fois le salaire mensuel moyen. Ils ont également amélioré les patrouilles des gardes forestiers dans tout le pays.
Pendant l’occupation soviétique de la Géorgie en 1921, la vente de chichilaki a été interdite, car les Soviétiques y voyaient un symbole religieux. S’ils ont permis aux Géorgiens de conserver certains aspects de leur culture, ils ont condamné tout semblant de coutumes religieuses. Ce décret est resté en vigueur jusqu’à la chute du régime soviétique en Géorgie en 1990. Depuis lors, la popularité du chichilaki n’a fait qu’augmenter.
Processus de fabrication du Chichilaki
Les Géorgiens estiment généralement que l’utilisation du Chichilaki est plus respectueuse de l’environnement que la coupe de sapins, car il est fabriqué à partir de branches qui ont de toute façon été élaguées de l’arbre pour maintenir sa santé. L’artisan, appelés Veluri (sauvages), commence par retirer l’écorce de la branche. Ensuite, le bâton est rasé avec un couteau aiguisé. L’objectif est de sculpter le bâton pour qu’il prenne la forme d’un petit conifère, en laissant les copeaux frisés attachés au sommet. Le Chichilaki ainsi formé est une décoration de couleur pâle dont la taille peut varier de 20 centimètres à quelques mètres. Pour un Chichilaki de taille moyenne, le processus prend généralement environ une demi-heure.
Bien sûr, les maîtres connaissaient bien leur métier, ils mettaient des ornements et des branches supplémentaires sur l’arbre, mais les bases de la fabrication d’un Chichilaki sont assez simples – en fait, vous pouvez facilement le faire à la maison. Vous aurez juste besoin d’une branche de noisetier, d’un couteau, d’un marteau et de quelques clous.
Décoration du Chichilaki
Chaque année, les gens se pressent sur les étals pour acheter leur chichilaki et les décorer. L’arbre est décoré d’une couronne tressée ornée de baies (aubépine rouge, lierre bleu foncé), de plantes persistantes (lierre, houx, gui), et de grenades. Au sommet du Chichilaki était placé le pain rituel (bokeli). D’autres décorations rituelles étaient suspendues aux extrémités sèches de la couronne, comme des boules de pâte de la taille d’une pomme (kvinchili) et des grives déplumées (parfois juste leur queue, siris kudi), servant de marqueurs célestes. Aujourd’hui, les gens décorent également les Chichilakis avec de petits fruits et baies, des pommes, des grenades et de la garance
Cérémonie la veille de l’Épiphanie
La cérémonie majeure impliquant le Chichilaki, et qui se déroule autour de la date de l’Épiphanie orthodoxe géorgienne (célébrée le 19 janvier), est un acte rituel de purification et de transition.
Le Chichilaki est brûlé de manière cérémonielle le jour précédant l’Épiphanie orthodoxe géorgienne, le 19 janvier. D’autres sources indiquent que la combustion a lieu le 19 janvier, jour de la fête de l’Épiphanie. Cet acte de destruction du sapin symbolise le passage des troubles de l’année précédente ou le fait de se débarrasser des soucis de l’année précédente. De plus, il est rapporté que dans la région de Mingrélie, certaines familles achètent des Chichilakis pour des proches décédés récemment.
Et vous, seriez-vous capable de fabriquer un chichilaki ? Si oui dites le moi en commentaire ci-dessous.
Magnifique ce petit sapin et intéressant cette tradition