Le parc national de Kolkheti (nom géorgien pour dire Colchide), situé sur la côte ouest de la Géorgie près de la ville portuaire de Poti, offre un véritable dépaysement en pleine nature. Nommé « Amazonie géorgienne », il associe marécages, lacs et forêts primaires de la Colchide, où la faune abondante (oiseaux migrateurs, cerfs, sangliers, lucanes géants, etc.) se conjugue aux légendes anciennes (mythe de Jason et de la Toison d’or). Nomination proposée au patrimoine mondial de l’UNESCO, sa biodiversité exceptionnelle en fait un paradis pour les amoureux de la nature et de l’ornithologie.
Temps de lecture estimé : 20 minutes
Sommaire
- Histoire du parc et de la Colchide
- Faune et flore du parc national Kolkheti
- Plan du parc Kolkheti et des environs
- Quelle est la meilleure période pour visiter le parc national Kolkheti ?
- Comment se rendre à Poti ?
- Où séjourner autour du parc de Colchide ?
- Quoi voir et que faire dans le parc Kolkheti ? Principales attractions
- Réserve protégéée de Katsoburi
Histoire du parc et de la Colchide
Royaume de Colchide (antiquité)
Le territoire de Kolkheti correspond à la Colchide antique, royaume prospère du VIIe–IIe siècle av. J.-C., riche en or et source de mythes. Les anciens Grecs y voyaient l’écrin de la Toison d’or et Paliastomi (ancien lac Phasis) comme port principal. Plusieurs comptoirs grecs maritimes s’y installèrent (dont Phasis, actuelle Poti) pour le commerce du vin et des épices. La Colchide nicha de nombreuses tribus kartvéliennes originelles, et c’est ce premier grand État géorgien qu’évoque la légende de Médée et d’Éros.
Cependant, ce royaume succomba aux conquêtes successives : il fut intégré à l’Empire romain (devint la province de Lazicum) dès le Ier siècle avant J.-C. et christianisé au IVᵉ siècle, s’ouvrant aux influences byzantines. L’archéologie a révélé de nombreux vestiges (objets en or, poteries, épées) témoignant de cette période de splendeur et de contacts méditerranéens.
Antiquité tardive et Moyen Âge
Après la chute de Colchide, la région forma le royaume de Lazique (Egrisi) au Bas-Empire, gouverné par des dynasties locales alliées aux Byzantins. Ce royaume se distingua notamment pendant la guerre lazique (542‑562) entre Byzantins et Perses par ses églises et monastères, puis par le rayonnement de la culture chrétienne géorgienne. Au Moyen Âge, la Côte de Kolkheti resta peuplée de principautés (Odishé, Gurie, Mingrélie) liées aux royaumes géorgiens. Des monastères et petites forteresses médiévales y furent édifiés, mais beaucoup périrent lors des invasions turques et persanes, si bien que peu de ruines subsistent aujourd’hui. Néanmoins, les fouilles continuent de livrer des artefacts (céramiques, icônes, bijoux) retraçant cette longue histoire par couches chronologiques.
Période ottomane et tsariste (XVe–XIXᵉ siècle)
Du XVIᵉ siècle au XIXᵉ siècle, Kolkheti et Poti subirent la domination ottomane. Par exemple, la ville de Poti fut conquise par les Ottomans en 1578, qui la fortifièrent et y établirent un important marché d’esclaves. La population locale vécut alors sous l’influence turque : l’islam se répandit à certains endroits, et la culture géorgienne côtoya la cuisine ottomane.
Au XIXᵉ siècle, lors des conflits russo-turcs, le tournant vint avec la guerre de 1828–1829 : Poti fut prise par l’Empire russe en 1828. Les Russes y développèrent un port stratégique et construisirent la ligne de chemin de fer vers Tbilissi en 1872. La régénération russe apporta infrastructures (radeaux, arsenal) et protection relative aux peuples du littoral. En 1878, l’ensemble de la Moyenne Colchide fut définitivement intégré à la Russie impériale, marquant la fin de la suzeraineté ottomane dans la région.
Époque moderne et création du parc
Au XXᵉ siècle, l’ère soviétique mit en valeur Kolkheti comme zone naturelle unique, mais aussi menaça ses marais : dans les années 1920 des travaux de drainage furent entrepris pour l’agriculture, asséchant partiellement la zone humide. Ce n’est qu’en 1998 qu’un parc national officiel fut créé pour protéger les derniers marais et forêts relictuelles de Colchide. Le parc national de Kolkheti, d’abord géré localement, a depuis étendu sa superficie (environ 33 700 ha de zones protégées) et a été labellisé site Ramsar en 1996 puis inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2021 dans le cadre des « Forêts et zones humides de Colchide ». Ce statut récent témoigne du caractère exceptionnel et fragile de son écosystème, désormais sauvegardé.
Faune et flore du parc national Kolkheti
Écosystème relique et diversité botanique
Le parc national de Kolkheti représente l’un des écosystèmes reliques les plus remarquables au monde, originaire de l’ère cénozoïque lorsque des paysages tropicaux et subtropicaux s’étendaient de manière continue à travers le continent eurasiatique il y a environ 10 millions d’années. Ce système de zones humides unique s’est formé par des siècles de dynamiques côtières, où les dunes de sable déplacées par les vagues marines ont progressivement séparé la lagune de l’eau salée de la mer, permettant à l’eau douce de la rivière Pichori de s’écouler dans le lac Paliastomi et de créer un réservoir naturel idéal de trois mètres de profondeur pour une vie aquatique diversifiée. La composition botanique est extraordinairement variée, présentant une combinaison inhabituelle d’espèces boréales typiquement trouvées dans les zones humides de la toundra et de la taïga nordiques aux côtés de la flore subtropicale. Les marécages contiennent des mousses sphaignes, des rossolis à feuilles rondes et des carex du Nord, tandis que les zones humides et les forêts humides abritent des aulnes, des noyers du Caucase, des chênes imérétiens et des Quercus hartwissiana avec un sous-étage sempervirent bien développé incluant le lierre de Colchide. Les zones de dunes sableuses accueillent l’argousier et le paliure, tandis que les zones périphériques de tourbières sont dominées par des arbres de Colchide de 9 à 10 mètres de haut entremêlés de rares noyers du Caucase, chênes imérétiens et érables, accompagnés de lierre, de lianes, de salsepareille, de buis, d’azalées, de rhododendrons et de houx.
Carrefour migratoire aviaire et sanctuaire de la faune
Le parc national de Kolkheti sert d’habitat critique pour 194 espèces d’oiseaux et fonctionne comme un corridor migratoire annuel majeur reliant les régions nordiques et méridionales. Lors des migrations automnales du nord vers le sud et des retours printaniers vers les zones de nidification, de nombreuses espèces utilisent Kolkheti soit comme point d’escale, soit comme destination d’hivernage permanente. Octobre offre des opportunités spectaculaires d’observer les rapaces, notamment les buses, les milans noirs, les faucons crécerelles, les faucons hobereaux, les faucons pèlerins, les busards, les bondrées apivores, les pygargues à queue blanche et les aigles impériaux et des steppes planant le long de la côte de la mer Noire à diverses hauteurs et vitesses. L’hiver apporte des afflux massifs d’oiseaux aquatiques du nord, notamment des canards, des oies, des cygnes, des siffleurs et des cormorans, tandis que des espèces distribuées localement telles que les bécasses, les courlis, les foulques, les oies rieuses, les cygnes chanteurs et trompettes, les pélicans blancs et les aigles criards établissent des territoires d’hivernage. La faune mammalienne du parc comprend des chacals, des sangliers, des chevreuils et des loutres habitant les bosquets marécageux et les forêts, tandis que les amphibiens sont représentés par des rainettes et des grenouilles des étangs, et les reptiles incluent des tritons, des couleuvres aquatiques, des couleuvres d’Esculape et des tortues des étangs.

Espèces menacées et trésors endémiques
L’ichtyofaune du parc comprend 88 espèces de poissons impressionnantes, incluant 23 espèces migratrices, 21 d’eau douce et 44 espèces de la mer Noire, allant des poissons cartilagineux comme l’esturgeon de l’Atlantique aux poissons osseux tels que le saumon de la mer Noire, le hareng, le mulet gris, le brochet et le maquereau. L’importance de la conservation est soulignée par la présence de nombreuses espèces inscrites sur la Liste rouge de Géorgie, notamment trois espèces végétales rares (chêne de Colchide, noyers du Caucase et buis de Colchide) avec un statut menacé, deux plantes en danger critique (pavot jaune et lis de mer), et plusieurs représentants de la flore endommagée. Les mammifères marins sont représentés par trois espèces de dauphins : le grand dauphin, le dauphin à flancs blancs et le marsouin commun, tandis que les espèces de poissons menacées incluent le béluga, l’esturgeon bâtard, l’esturgeon de l’Atlantique, le saumon de la mer Noire, le gobie et le vyrezub. La richesse endémique du parc est illustrée par 16 espèces de petits mammifères endémiques, notamment le hérisson d’Europe orientale, la taupe du Caucase, la pipistrelle naine, le minioptère de Schreibers, la petite souris des bois et la souris des bois du Caucase, faisant de Kolkheti un sanctuaire vital pour la biodiversité unique de la Géorgie et un musée vivant des relations écologiques anciennes.

Plan du parc Kolkheti et des environs
Zoomez sur Poti en utilisant la carte ci-dessous pour découvrir tous les points d’intérêt et les sentiers à ne pas manquer.
Quelle est la meilleure période pour visiter le parc national Kolkheti ?
Le climat de Kolkheti est subtropical humide, avec des étés chauds et des hivers doux. L’été (juillet‑août) peut être très chaud et humide dans le parc, favorable à la végétation luxuriante mais aussi aux moustiques envahissants. Les pluies y sont fréquentes toute l’année, l’ouest géorgien recevant plus de 1500 mm par an.
Pour profiter pleinement du parc, les saisons intermédiaires sont idéales. Le printemps (avril–mai) révèle la forêt en fleur et les oiseaux migrateurs sont de retour en nombre. L’automne (septembre–octobre) offre des températures douces et moins d’insectes, avec des feuillages prenant de jolis tons cuivrés. C’est aussi la période des grandes migrations d’oiseaux : on y voit des milliers d’espèces d’Europe et d’Asie faire halte sur les lacs du parc. D’après les guides, « les mois d’été amènent chaleur et humidité, alors que le printemps et l’automne offrent un climat plus doux et un excellent moment pour l’observation des oiseaux ». Se rendre au parc à la fin du printemps ou au début de l’automne vous garantit le meilleur compromis entre météo clémente et vie sauvage active.
Comment se rendre à Poti ?
Il est beaucoup plus pratique de visiter le parc avec sa propre voiture, surtout si vous séjournez à Poti. Comme toujours, je recommande d’utiliser Local Rent pour louer une voiture auprès d’un agent local. Le centre d’accueil des visiteurs se trouve à 7 minutes de route au sud du centre-ville, via l’autoroute principale. Il est clairement indiqué et impossible de le manquer. Un parking est disponible devant le centre. L’embarcadère se trouve à 1,4 km du centre d’accueil et dispose également d’un parking.
Vous pouvez aussi atteindre Poti en marshrutka mais l’expérience sera plus périlleuse. Depuis Batoumi comptez 8 GEL et 1 heure de route tandis que depuis Koutaïssi comptez 7 GEL et 2 heures de route. Les départs se font depuis les gares des bus.
Si vous préférez voyager en taxi, je vous recommande d’organiser un transfert aller-retour flexible depuis Batoumi ou Koutaïssi avec un chauffeur privé. Ce service est proposé à partir de 45 USD par voiture.
Enfin, je peux également vous accompagner dans une excursion de plusieurs jours dans la région.
Où séjourner autour du parc de Colchide ?
Riverside Cottage est une charmante pension située près du lac Paliastomi, à 3 km du parc. Elle offre plusieurs cottages indépendants et chambres familiales, donnant sur un jardin fleuri. Les logements spacieux disposent d’une cuisine équipée et d’un salon cosy. La pension met gratuitement à disposition vélos et canoës, et propose une piscine extérieure (en saison). Voir l’hébergement et réserver ici !
Megruli House (Maison d’hôtes) est un établissement familiale situé à la périphérie de Poti. Chaque chambre dispose d’un balcon privé et d’un salon-coin-cuisson. La maison est décorée de meubles anciens et de tapis traditionnels. Elle offre le stationnement gratuit et se trouve à 2 km de la gare, pratique pour les liaisons par train vers Koutaïssi et Tbilissi. Les familles apprécient la grande table partagée où est servi le petit-déjeuner géorgien : pain frais, fromage, œufs et confitures locales. Voir l’hébergement et réserver ici !
Pour un établissement plus haut de gamme, l’hotel Park Green propose des chambres modernes avec balcon et toutes commodités, dans un cadre calme entouré de jardins. Un service de navette aéroport est disponible. Le petit-déjeuner buffet est varié (cafés géorgiens, fromages locaux), et l’hôtel possède un salon commun avec thé et café gratuits plus un SPA. Voir l’hébergement et réserver ici !
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Quoi voir et que faire dans le parc Kolkheti ? Principales attractions
Tour en bateau sur le lac Paliastomi et rivière Pichori (Amazonie géorgienne)
Ce vaste lac intérieur, relié à la mer par la rivière Pichori, est l’axe central de la visite. On le parcourt impérativement en bateau : les visiteurs embarquent au centre d’accueil et traversent les eaux calmes, en guettant des oiseaux rares ( hérons, spatules, oies d’Eurasie) et même les chevaux sauvages à la lisière de la mangrove. Sur les rives apparaissent parfois des nénuphars géants et la végétation millénaire du bassin de Colchide. Les eaux sombres du Paliastomi renferment par ailleurs les vestiges antiques de Phasis (Poti) ; des plongeurs ont retrouvé des vases, épées et bijoux romains sous la vase du fond.
Pour explorer le parc national de Kolkheti, deux options s’offrent à vous : la boucle standard de 9 km ou la boucle étendue de 18 km. L’excursion standard, d’une durée totale d’une heure et demie, comprend une heure de navigation avec des skippers qui peuvent servir de guides si vous parlez géorgien ou russe, suivie de 30 minutes à terre que vous pouvez répartir librement entre deux arrêts. Le bateau vous mènera d’abord à une aire de pique-nique dotée d’un petit sentier de promenade au cœur du parc, puis à une tour d’observation des oiseaux située à la confluence de la rivière et du lac. Étant donné que le paysage autour de la tour d’observation est particulièrement plat, il est conseillé de consacrer davantage de temps à l’aire de pique-nique qui offre un cadre plus pittoresque et des possibilités de randonnée.

La visite du parc national de Kolkheti s’effectue exclusivement par le biais d’excursions en bateau organisées par une société privée travaillant en collaboration avec l’administration du parc national. Bien que les modalités exactes de cet arrangement restent floues, la coordination entre les différents acteurs fonctionne efficacement et rend l’organisation très accessible. Trois formules sont proposées : l’excursion en bateau à moteur (150 GEL pour 2 personnes ou 250 GEL pour 5 places), le tour en bateau ponton (300 GEL pour jusqu’à 8 personnes), et l’excursion en kayak (350 GEL incluant le transfert en bateau ponton et la location d’un kayak biplace).
Il est absolument essentiel de réserver votre excursion à l’avance par téléphone via le centre d’accueil des visiteurs, car il est impossible de se présenter sur place et d’espérer embarquer immédiatement. Pour vos réservations, vous pouvez contacter le centre des visiteurs au +995 577 10 18 37 (ouvert de 10h à 18h tous les jours) ou directement la compagnie de bateaux au +995 552 22 32 22 en demandant Medea ou Natia. Cette étape de réservation préalable est cruciale pour garantir votre place et éviter toute déception.
Pour l’inscription, le personnel exige une pièce d’identité avec photo (passeport ou permis de conduire suffisent, un seul document par groupe), et le règlement s’effectue par carte bancaire ou en espèces – dans ce dernier cas, prévoyez l’appoint car les employés disposent de peu de monnaie pour rendre la monnaie. Une fois les formalités terminées, direction le quai situé à seulement 5 minutes de route du centre d’accueil des visiteurs : il suffit de traverser l’autoroute puis d’emprunter une route secondaire partiellement pavée qui mène, après avoir franchi un pont arqué, directement aux rives du lac Paliastomi où se trouvent le quai et la jetée, impossibles à manquer.
Tour d’observation ornithologique de Kolkheti

À mi-parcours du circuit bateau, un observatoire en bois s’élève près d’une clairière ouverte sur le lac. C’est le moment de descendre pour longer un sentier court menant à ce promontoire équipé de jumelles. Du sommet de la tour, la vue embrasse le héron pourpré s’envolant à l’aube, les tortues posées aux rayons du soleil et même parfois le rare martin-pêcheur à gorge blanche. Des affûts en bois plus petits et une aire de pique-nique ombragée complètent le site : on peut y voir des cigognes noires et des cigognes blanches venir se reposer sur leur nid l’hiver. Ce point de vue est l’un des meilleurs du parc pour l’ornithologie, surtout en migration (printemps/automne).
Pont d’Okros Tba (lac doré)
Non loin de là, le lac Okros Tba (lac d’or) doit son nom aux « orangers » du soir qui teintent ses eaux au soleil couchant. Il est surmonté d’un joli pont en bois peint d’or, vestige romantique des colonies d’été soviétiques. Les barques y glissent paisiblement entre roseaux et joncs, offrant des panoramas féeriques au crépuscule. L’endroit est prisé pour un pique-nique familial au bord de l’eau, ou une courte balade sur la digue où l’on observe des canards siffleurs et des roseaux bruissants sous le vent. Le contraste de la lumière dorée sur les feuillages est particulièrement magnifique en fin de journée.
Forêt alluviale colchique
Une part du parc est couverte par la « forêt alluviale de Colchide », vestige d’une forêt humide mésophylle : on y trouve notamment l’érable de l’Est, le saule, l’alisier et l’imposant orme de Sibérie. Des arbres rares s’y mêlent aux lauriers-cerises géorgiens, dont les petites fleurs blanches sentent la vanille au printemps. L’attraction botanique majeure est le pterocaryer de Fraxin (Pterocarya fraxinifolia), ou « noisetier du Caucase », relique de l’ère tertiaire : son feuillage luxuriant d’ombrage et ses grandes drupes pendantes fascinent les naturalistes. Cette forêt est par ailleurs un refuge pour de nombreux mammifères (chevreuils, sangliers, chevreuils) et reptiles (tortue des marais, serpents non venimeux), le tout baignant dans l’air humide des marais. Les sentiers de promenade permettent de s’immerger dans ce paradis vert, à la découverte des mousses phosphorescentes et des éponges végétales comme la sphaigne, signe de zones très humides.
Observation de dauphins dans la mer Noire
En quittant le parc vers le nord, on rejoint rapidement la côte de la mer Noire. Le littoral près de Poti est parfois fréquenté par des dauphins communs, qui remontent les estuaires pour jouer dans les flots. Plusieurs agences locales proposent donc de partir observer ces cétacés au large, dans le milieu marin adjacent au parc. De mai à octobre, on peut voir ces dauphins à bosse ou communs nager en groupe et sauter devant le bateau, offrant un spectacle sauvage. Le spectacle est particulièrement apprécié au coucher de soleil : un mélange de saveurs salines et de paysages marins, où l’on peut apercevoir aussi les pêcheurs locaux partageant les eaux avec les mammifères marins. Sur la plage, l’eau est froide mais claire, et l’on trouve par endroits des bancs de sable noir d’origine volcanique.
Les plages de sable noir
La plage de Poti (juste au sud de Paliastomi) est recouverte de sable fin et noir, ce qui contraste fortement avec les plages rocheuses de Batoumi. Malheureusement, il y a pas mal de déchets sur les plages près de la ville. Si vous voulez vous baigner, je vous recommande d’aller plus au sud, à Maltakhva ou même à Grigoleti
Réserve protégéée de Katsoburi
La réserve protégée de Katsoburi ne se visite pas car c’est un sanctuaire. Située nord du parc national de Kolkheti au sud de Senaki, elle caractérisée par un système hydrographique complexe et un écosystème de zones humides unique. La réserve comprend la rivière Rioni avec son affluent — la rivière Megruli Skurda et le lac Narionali, avec des eaux souterraines qui remontent très près de la surface terrestre et créent des marécages. Le terrain se compose principalement d’argiles-sables alluviaux et de quelques sols d’argiles-sables humifères dans de petites zones.
La réserve bénéficie d’un climat tempéré avec une température minimale annuelle moyenne de janvier de -4°C, et une température maximale annuelle de +22°C, avec des précipitations annuelles totales de 17757 mm.
Flore et composition forestière
La végétation de la réserve de Katsoburi représente un paysage transformé où les forêts décidues reliques euxino-colchiques n’ont pas survécu dans cette zone. À la place, la forêt se compose principalement de bosquets d’aulnes, avec des noyers du Caucase (Pterocarya pterocarpa) et des frênes formant la structure dominante de la canopée. Cette composition reflète la nature humide de la réserve, où des espèces hygrophiles se sont adaptées aux conditions marécageuses créées par les niveaux élevés des eaux souterraines.
Faune aviaire
La réserve abrite une population d’oiseaux diversifiée adaptée à ses habitats de zones humides et forestiers. Plusieurs espèces d’oiseaux peuvent être trouvées dans la réserve : le Pigeon ramier (Columba palumbus), le Héron cendré (Ardea cinerea), le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), le Canard colvert (Anas platyrhynchos), la Fuligule nyroca (Aythya nyroca), l’Épervier d’Europe (Accipiter nisus), et l’Autour des palombes (Accipiter gentilis). Cette communauté d’oiseaux représente un mélange d’espèces de zones humides comme le Héron cendré et la sauvagine (Canard colvert et Fuligule nyroca), d’espèces forestières (Pigeon ramier, Pinson des arbres), et de rapaces (Épervier d’Europe, Autour des palombes) qui chassent dans les deux types d’habitats.
Importance pour la conservation
En tant que partie du système de réserves gérées de Géorgie, Katsoburi sert de zone protégée importante pour la conservation des zones humides dans la région de Samegrelo. La présence d’espèces comme la Fuligule nyroca, considérée comme quasi-menacée au niveau mondial, souligne le rôle de la réserve dans la protection des populations de sauvagine vulnérables. La combinaison d’habitats riverains, lacustres et marécageux créés par le système de la rivière Rioni fournit des zones cruciales de reproduction et d’alimentation pour les espèces d’oiseaux résidentes et migratrices.
Les forêts dominées par les aulnes avec des noyers du Caucase de la réserve représentent un écosystème forestier de zones humides spécialisé qui soutient à la fois la communauté aviaire diversifiée et fournit probablement un habitat pour divers mammifères, amphibiens et invertébrés typiques des environnements de zones humides géorgiennes, bien que des données spécifiques sur ces groupes n’étaient pas disponibles dans les résultats de recherche.
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